Martine et Polochon dans le delta!

Raaaah, j’ai encore un goût de larve dans la bouche !

Qu’importe ! Il est temps de changer de pays ! Pour aller au Vietnam, on a décidé de prendre le bateau, et de descendre le Mékong jusqu’à la frontière, histoire de changer un peu de moyens de transport ! Une fois ré-empaquetés, nous voilà partis dans le minibus qui nous amène au bateau (arrivé avec sa demi-heure de retard habituelle of course!). Bien sûr, vérif des passeports obligatoire avant de partir, histoire d’être sûrs qu’on ne restera pas bloqués comme des cons au poste frontière vietnamien, papiers, paiement, tout ça tout ça, et une fois qu’on est prêts à partir, le Martin-guerre des bateaux nous explique que comme c’était le festival des eaux, et que son capitaine est parti dans sa famille et que le bateau n’a pas bougé de trois jours, il a un petit problème et faut le réparer. Ah… Mais t’inquiètes qu’il nous dit ! « J’ai un autre bateau » Bah bien sûûûurrr ! On va juste prendre le minibus pour une petite heure ou deux, et après récupérer l’autre bateau… On fera quand même 3 heures de bateau, tout va bien, et pour le dérangement, il nous rend 10 dollars…

Bon, comme on a pas trop le choix de toute façon, on dit banco !

Après 2 heures dans le minibus je commence à me poser des questions…

Au final, on se tape 4 heures de minibus, jusqu’à la frontière vietnamienne, où on monte enfin (pour une heure!!) dans un bateau qui nous amène à Chau Doc à la vitesse d’un tracteur bressan sur le périph parisien…

Bon, y’a des chaises longues dans le bateau, et pour le coup on aura pu mieux voir les rives du fleuve que ce qu’on aurait vu en speedboat (on se console comme on peut!)

Déjà avant d’arriver à la frontière (dans notre minibus – ta race!), on commence à repérer que les choses sont un peu différentes, les maisons sont un peu plus ordonnées, il y a des petites barrières en bambou pour délimiter les parcelles ou les potagers, tout semble un peu plus organisé que dans le joyeux bordel du fin fond du Cambodge. J’aurais presque eu envie de dire que ça fait plus « civilisé », mais en y réfléchissant, je ne suis pas sûre que de délimiter sa propriété et de vivre plus indépendamment de la communauté soit nécessairement plus civilisé… Donc je vais garder le terme « ordonné » 😉

xenh4288vuav1592svbn4054

Pour venir jusqu’au Vietnam, on est passé par un tour operator, donc du coup, on se retrouve avec une journée entière organisée, donc après le (fabuleux!) trajet en bateau (minibus…) on a le lunch dans le « famous floating restaurant », et la balade dans la forêt de Tra Su (y’a de zolis zoiseaux il paraît…). Bon le « famous floating restaurant » se résume à un hotel-restau vide avec 3 chambres en bas, le tout posé sur une barge sur le bord du Mékong, avec 3 mecs qui pêchent avec 4 cannes chacun direct du restau du coup (facile! – j’espère juste que c’est pas les trucs qu’ils pêchent dans la merdasse de plastique des bords du Mékong qu’ils servent dans les assiettes…). En une demi-heure d’observation, ils ont pêché que 4 paquets d’algues et 3 sacs plastiques (qu’ils rejettent à l’eau bien sûr, histoire de les repêcher tout à l’heure, c’est plus drôle!)

dpvv4148

Par contre, la forêt de Tra Su c’est carrément joli ! On se laisse glisser en barque à rames au milieu des arbres, sur une eau intégralement couverte de lentilles d’eau, et ils ont du bien bosser pour transformer la forêt en réserve pour les oiseaux parce qu’il doit y avoir un nid tous les 2 mètres ! Ca niche partout ! Pour ceux qui ne sont pas sereins face aux oiseaux, j’avoue que ça pourrait être limite flippant !

xnsw3318lima5713dzcn5775

Plus qu’un dernier trajet en bus pour la journée. La nana du « famous floating restaurant » surveille le bus qui va nous amener au bus (oui, c’est comme ça…), et nous jette dedans avec tout notre merdier. Pour info, on a même pas un papier qui prouve qu’on a payé quoi que ce soit, ni qui indique notre destination… Pas grave, on arrive à la gare des bus, et miraculeusement, quelqu’un savait où on allait et nous a filé un ticket pour le bus ! On se pose pas de questions, tant qu’on arrive…

4 heures plus tard (à l’heure!) nous voilà à Can Tho pour passer la nuit, histoire de visiter le marché flottant demain matin. La gare des bus est super loin du centre ville, du coup on sort le papier magique que nous a filé la fille du « famous floating restaurant » en nous disant de s’en servir pour se faire déposer à la guesthouse (si ça se trouve elle a écrit dessus qu’on est 2 pauvres cons et de nous laisser dans la pampa, mais j’en doute ;)). Comme on comprend rien, et que personne parle trop l’anglais, on se laisse faire, et après 5 minutes d’attente dans la salle d’attente de la gare où tout le monde nous observe comme des bêtes curieuses, on finit dans un nouveau minibus, destination mystère… On se dirige vers le centre ville, c’est déjà ça ! En fait le minibus fait la dépose des voyageurs là où ils veulent, donc une fois qu’on a compris, on lui montre où on va, et boom, il nous dépose juste devant !

On arrive un peu tard à la guesthouse, donc avant de faire le check-in, la nana doit d’abord sortir de son lit DANS la réception, le pousser, et ensuite nous accueillir 😉 Elle nous explique la chambre, et of course, elle nous demande ce qu’on veut faire le lendemain because comme d’hab, les guesthouses sont aussi agences de voyage, donc tu peux booker les balades avec eux, et comme ils te font le prix qu’ils veulent, si tu négocies pas trop, ils touchent beaucoup 😉

Sympas, meêm si elle nous a proposé de nous asseoir dans son canapé (lit) on a décliné et gardé nos gros sacs sur le dos, histoire de pas lui tenir la jambe 30 ans la pauvre, vu qu’elle dormait. Mais elle nous pose 3000 questions (ça commence à peser, l’affaire…), ce à quoi on a 3000 questions en retour (quel marché ? Comment ? Où ça ? Quelle heure ? C’est lourd…). « C’est bien pour ça que je vous ai dit de vous asseoir ! » qu’elle nous gronde. On s’assoit penauds, et on découvre qu’on déconne pas avec les mamas vietnamiennes. Tu fais ce qu’elle dit la dame et tu discutes pas !

Mais quand même elle est drôlement sympa, alors on dit banco, départ prévu pour la visite du marché flottant à 5h15 (!) le lendemain matin – Polochon fait un peu la gueule, déjà que le marché flottant c’était pas vraiment un indispensable pour lui, mais en plus à 5h du mat…

Bref, ça fait partie des incontournables du Vietnam, et c’est même pour ça que j’ai voulu qu’on s’arrête dans ce bled (de 1,2 millions d’habitants tout de même). Et encore, on va visiter qu’un seul marché, j’ai pas poussé le vice jusqu’à lui faire subi 6 heures de barque pour voir en plus le deuxième marché ! Notre guide est là à 5h du mat, et surprise, c’est une femme ! La guide qui nous a baladé dans les nids d’oiseaux de la forêt aussi, et vu que la guesthouse est aussi tenue par des femmes, je commence à me dire qu’ici c’est pas comme au Cambodge, les nanas font tourner le pays ! Trop gentille, en fait c’est pas notre guide, c’est notre rameuse pour aller voir le marché ! Et comme le petit dej est inclus, on embarque à l’aube dans notre barcasse avec des bananes fraîches et deux cafés glacés au berlingot, le tout en robe de mariée (hé oui, session photo forcément ! Et Hulk qui adooooore qu’on nous regarde, là il est servi..).

Première épreuve : monter dans la barque (micro-barque = ultra branlante!) sans se viander, sans marcher sur la robe, sans finir trempée, et sans renverser le café dessus… Si la robe finit entière après cette matinée, ça sera un miracle ! (update : elle a fini entière, mais avec quelques taches – de café – supplémentaires)

Le soleil se lève gentiment derrière nous pendant qu’on avance tranquillement vers le marché. On navigue avec d’autre barques pleines de touristes chinois qui me prennent moi et ma robe en photo plutôt que le lever de soleil (mon quart d’heure de célébrité!). Entre temps, notre super rameuse, pendant qu’elle rame, est très occupée…

D’un coup d’un seul apparaît entre nos 2 têtes une couronne en feuilles de palmier ! Puis pouf ! Une autre pour Polochon ! Au fur et a mesur du fleuve apparaissent boucles d’oreilles, bracelet, sceptre (oui oui, sceptre, genre celui de Sailor Moon), le tout en palme of course ! A 7 heures du mat je ressemble déjà à un sapin de noël vietnamien, remarque ça accessorise bien la robe !

Le marché flottant de Cai Rang à Can Tho, c’est pas un marché pour les particuliers c’est un marché de gros. Donc pas de mini-barques colorées avec 5 mangues et 8 fruits du dragon, mais à leur place des gros bateaux bien ventrus, avec des cales pleines d’ananas, de pommes de terre, de casseroles… Comment savoir qui vend quoi ? Faciiiiiile ! Tu cherches la grande perche en bois au dessus du pont du bateau, et accroché dessus tu verras ce que vend le bateau ! Desfois c’est un ananas suspendu la-haut, une grappe de patates, du manioc… Desfois les 3! Et nous avec notre petite barcasse on déambule là-au milieu tranquillement, on croise de temps une ou deux autres petites barcasses, qui sont là pour ravitailler les gros bateaux (et les touristes comme nous!) en snacks/café/fruits. Gaffe au milieu de tous ces bateaux et toutes ces hélices (on est à la rame, nous!), on a manqué de se faire découper quelques fois !

aumc3391ernq2433wcnr0179

Après avoir traversé le marché, on s’arrête dans un petit bouib sur le bord du fleuve pour apprendre comment qu’on fait les nouilles de riz ! A nouveau, émoi total de la foule devant la robe de mariée… A part ça, on voit mouliner la pâte de riz dans une grosse gamelle (ça pue, ça donne pas envie de se faire un bol de nouilles…), et on observe le binôme de nanas qui étalent la pâte sur une crepière géante pour faire les galettes de riz (les bretonnes n’ont qu’à bien se tenir!!). 20 secondes de cuisson plus tard, on récupère la galette et on la met à sécher sur des petits paniers au soleil (y’en a des rangées entières dehors – forcément, je m’interroge sur comment on fait sécher quand il pleut…). Et une fois que c’est tout sec, on balance les galettes dans la machine à découper les nouilles – version industrielle de la machine à pate IKEA – et tadaaaaaaaam, on a des pelotes entières de nouilles de riz !

imjn4655irzq6589qpys5394
mzpf2014mlzx7412fcno6620

L’excitation locale à la vue de la robe de mariée étant toujours à son comble, après la session photos, on se fait alpaguer par le mec de la supérette, qui semble avoir une idée en tête (dieu sait quoi…) mais il en est hilare d’avance… Comme de toute façon on comprend rien, et que notre rameuse à l’air aussi ravie d’avance, on se laisse faire…

Et là, voilà qu’on se retrouve pas embarqués tous les deux sur un petit chariot en bois (que le proprio de la supérette locale utilise normalement pour déplacer son merdier…) et trimballés à travers la rue inondée pour le plus grand plaisir de tous, la robe qui trainasse dans la flotte cracra (tout le monde fait des photos, tout le monde applaudit, Polochon est mortifié…). Du coup, on a même chauffé la petite mamie chinoise qui sortait de sa barque en boitillant et qui aurait eu du mal à enlever ses chaussures et ses chaussettes pour traverser la petite mer de la rue, et qui du coup s’est juchée toute bossue et branlante debout sur notre chariot pour se faire amener de l’autre coté de la rue ! Le cirque Pinder mesdames et messieurs !!

izmi6782

 

Bon, c’est pas tout ça, mais il est temps de remonter dans notre barque pour continuer la balade. Ultra-concentrée pour ne pas tomber à la flotte en montant dans notre coquille de noix, j’en oublie de surveiller la robe… Non, Je ne finis pas avec la robe trempée… Pire…

En phase de montée dans la barque, pouf, je perds carrément une bretelle de la robe (ouais, je l’avais mise en mode « dos ouvert ») ! Donc, conséquence logique, je me retrouve, juchée sur ma barque en position précaire avec un nichon à l’air en plein Mékong !! Youhouuuuu ! Mon tété droit, en plein air, au find fond du delta du Mékong, ça, c’est fait…

Heureusement que les rameurs sont toutes des rameuses, et que j’étais pas face à un bateau de chinois en pleine mitraille photographique !! Les rameuses s’en sont étouffées de rire, ça a gloussé un bon moment ! Au moins je leur ai fait l’animation, elles raconteront un moment l’histoire de la blanche en robe de mariée le sein à l’air ! 🙂

On repart pour balader le long des petits affluents du Mékong, non sans retraverser le marché flottant ! Cette fois on passe même a coté d’un bateau de touristes tellement enthousiastes de la robe qu’ils nous filent des viennoiseries (of course, c’est des français ! Et me demandez pas pourquoi ils se sont dit « oh, une fille en robe de mariée, viens on lui file des pains au chocolat ! », c’est un mystère pour nous aussi, en tout cas, les pains au choc étaient bons!).

On bifurque après le marché, et là, on change de planète. On est censés être en pleine ville, mais on se retrouve sur des petits bras de rivière ultra silencieux, encadrés de palmiers d’eau, où on a du croiser 3 bateaux en une heure. Ils sont où les 1,2 millions d’habitants ???

On voit quelques grosses barges (et c’est pas les premières depuis qu’on est rentrés au Vietnam!) tellement chargées de sable qu’elles en coulent presque (une partie du PONT est sous l’eau!!). Clairement ça n’inquiète personne, c’est 100% normal, autant charger le merdier à mort quitte à finir au fond du Mékong, non ?

tnug9965ceth4139cigy2433
Pratique pour laver ton scoot...

Martina la rameuse (toujours tout en ramant!), nous dépiote un ananas et une coco fraîche (with la paille dedans!) pour le goûter du matin, et continue à nous fabriquer des cadeaux en feuilles de palmier (un bouquet, une sauterelle…) – tellement que j’en ai plein les mains !

rkxl4894

On finit de glisser tranquillement parmi les palmiers avant de retrouver le bras principal du fleuve et l’effervescence de la ville. C’est déjà la fin de la promenade, et ça valait carrément le coup ! Pour les futurs visiteurs du Vietnam, mettez ça sur votre liste!

Pour pouvoir repartir de Can Tho, il faut d’abord qu’on achète des tickets de bus pour Saigon (= Ho Chi Minh Ville, mais pour les vietnamiens, ça sera toujours Saigon…). Après s’être arrêtés dans le petit frigo vitré ultra climatisé du distributeur de sous pour acheter des dongs, on rentre à la guesthouse pour récupérer nos affaires (+ faire une sieste pour Polochon!) et s’occuper du bus. Il faut qu’on attende Hien, la chef de la guesthouse, pour s’occuper de tout.

La voilà qui déboule, haute de son 1m50, en pyjama avec ses bigoudis sur la tête ! Pas de problème, je m’occupe du bus qu’elle nous dit ! Elle nous sort une énorme liasse de billets de la poche de son pyj pour nous rendre la monnaie sur le paiement de la chambre et du bus, comme si y’avait rien de plus naturel qu’une Mama Don Corleone vietnamienne en bigoudis pleine de cash ! Et comme toute bonne mama vietnamienne pas commode, elle nous dit de revenir à 12h30 pile pour pas être en retard pour le bus comme si elle était notre propre mère, air menaçant et tout ! Je me demande si c’est elle qui a choisi le motif du carrelage des salles de bains – j’en doute, étant donné la nature (voir ci-dessous) de l’unique carreau non blanc de la pièce (oui, c’est un carreau, c’est imprimé dans la masse – non c’est pas collé – et je me demande aussi du coup si ils le font ce carrelage là chez Trontin…?)

jcof0323pymn6834
Nico...C'est quelle référence dans ton stock?

Et histoire de bien terminer notre petit passage à Can Tho, on va manger avant de se farcir les 5 heures de bus jusqu’à Saigon (y’a quand même que 170 km). On tente un resto un peu sympa qu’on a vu dans le Routard, et parce que c’est la première fois qu’on en voit, je teste même le snake menu (oui oui, menu au serpent…). Nems de serpent, suivis d’un curry au serpent (en même temps, après les larves de vers à soie, franchement tout est possible!). Finalement c’est pas si pire le serpent, il devait pas être bien gros vu la taille des bouts de viande ! Ca ressemble à de l’anguille, et c’est plutôt insignifiant au goût. Comme c’est bien cuit, c’est même un peu raide comme viande ! Et comme par-dessus le marché le curry est super spicy, on sent encore moins le goût de la bête et j’ai le nez qui coule ! Rassurez-vous donc, c’était pas dégueu (moins que les insectes!), et j’ai pas mouru de venin de cobra infusé ! 🙂

rhdp7711 jcjm5435

Polochon lui, s’en est tenu aux nems normaux et à la viande de bœuf, comme ça il pouvait m’amener l’hosto au cas où, on sait jamais 😉

One Comment

  • Louss Répondre

    Room j’adore le Grand en César ! Ca lui va trop bien la couronne !
    Et pour les carreaux, Nico, tu m’en garde aussi une palette, je dois refaire ma terrasse Ouest…

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *