Ca y’est, on est partis !
Les sacs sont enregistrés, pleins à craquer (même si en vrai y’a que 6 culottes et 5 t-shirts dedans, inclure les anoraks et les pantalons de ski ça nous a pas aidés…), les téléphones sont prêts à survivre à 12 heures de trajet (=11,2 heures de jeu pour au moins l’un de nous deux – notez bien que j’ai dit UN), on a mangé avant de partir, et il faisait même beau à Bellegarde-sur-Valserine en passant, un vrai petit miracle pour fêter notre départ !
Franchement, je crois qu’on a rien oublié : les jumelles pour observer les singes/éléphants/dauphins/oiseaux, les adaptateurs de prise (+ multiprise pour brancher plein de trucs sur un seul adaptateur, crucial!!), la GoPro avec touuuuus ses accessoires, les médocs pour la survie (j’ai depuis découvert dans le guide du Routard que les pharmacies cambodgiennes peuvent être de Classe A ou B : la classe A ce sont de vrais pharmaciens, et de vrais médicaments, mais y’en a quasi nulle part… La classe B ce sont des gens comme vous et moi, qui revendent n’importe quel médicament, le plus souvent de la contrefaçon qui a la même tête que le vrai, et qui, si t’as de la chance, te guérit pas, et si t’as pas de chance, te tue… Bref, je bénis mon Tiorfan, mes 2 antibios et mes anti-inflammatoires)… Tu m’étonnes que nos sacs sont pleins (et pas d’habits!) !
Je tiens également à vous informer que j’ai sacrifié 3 kilos et 160 centimètres cubes de volume dans mon sac pour emmener avec moi… ma robe de mariée ! Oui oui, elle aussi est partie en lune de miel, pour vous offrir l’album photos de vos rêves en tant que contributeurs à ce fantastique voyage ! Autant vous dire que je n’ai pas informé Polochon de cette initiative (enfin si, je lui avais dit y’a 3 semaines, mais comme il ne m’écoute que d’une oreille…), puisqu’il m’a déjà engueulée parce que je prenais trop de trucs, parce que mon sac était trop gros, trop lourd, trop plein, trop (insérer adjectif ici) et parce que je ne voulais pas préparer mon sac en suivant dans l’ordre la liste (SA liste!) des choses à ne pas oublier… (DANS L’ORDRE on a dit!). Heureusement que je ne me suis pas mariée dans une meringue, il nous aurait fallu une malle…
Bon, on découvre à l’enregistrement que notre Doha-Phnom Penh est en réalité un Doha-Ho Chi Minh-Phnom Penh (on le découvre quand je me retrouve avec 3 cartes d’embarquement et Polochon 2…). Branle-bas de combat chez Qatar, was ist das ?? Ah, c’est le refueling (mon cul, le refueling, HCM c’est plus loin que Phnom Penh de Doha ! Et après c’est à coté, genre l’équivalent de faire Paris-Lyon… Pas très logiques ces Qataris!). Après moult coups de fil (d’abord, est-ce qu’elle peut nous laisser passer alors qu’on a pas de vol de sortie du Cambodge – ben oui, on sort par la frontière terrestre pour aller au Vietnam – puis comment gérer ces cartes d’embarquement mystère ??), on a enfin tout ce qu’il faut, on sera à coté tout le long (merde!), et il nous reste 5 minutes avant l’heure théorique d’embarquement… Et à la sécurité, y’a la moitié de la Suisse… Mais bon, ils sont efficaces les Suisses, on avance bien, à part que Nikita derrière moi dans la queue se mange mon sac à dos à chaque avancée de trois pas – ça c’est histoire de me mettre dans le bain pour l’absence d’espace personnel à laquelle on va être confrontés en Asie, sinon, c’est qu’elle est sévèrement hypermétrope…). On passe, pas besoin d’enlever nos chaussures, on range nos ziplocs, et on traverse tout le terminal. On y est, on part pour de vrai !
Bref, sur ces bonnes paroles, à nous Qatar Airways, petit passage par Doha (et son passage par la sécurité le plus rapide de l’univers, c’est bien la première fois que non seulement on attend pas mais on doit courir après nos sacs à dos sur le tapis, en tentant d’éviter de manière experte les émirs en robe et le touriste qui a pensé que c’était une bonne idée de voyager avec un jambon Serrano aux émirats…), avant d’arriver à Phnom Penh. Je vous recommande Qatar Airways, pour une fois, on a vraiment bien mangé à bord ! (ben oui, en bons français, c’est important ce qu’on mange!) Arrivés à Phnom Penh, première épreuve : il nous faut récupérer notre merdier de sacs, trouver le terminal des vols domestiques, et ré-enregistrer pour le vol direction Siem Reap (=Angkor). Vu qu’il fallait genre 8 ou 10 heures de bus pour 10-12 dollars, contre 25 dollars les 45 minutes d’avion, dans un souci d’efficacité, on a choisi l’option avion (hors de prix n’est-ce pas!) pour arriver à Angkor ! Rassurez-vous, on va se taper suffisamment de bus après pour avoir plein d’anecdotes sympa à vous raconter ! Donc, passage à la douane d’abord (on a des e-visa, donc ça va 100 fois plus vite ! Quand je vous dis que Polochon est ministre de la logistique, c’est pas pour rien!). Je me retrouve face à un militaire tout raide qui n’a jamais voulu me regarder droit dans les yeux, alors que le sympa est pour Hulk. Moi qui m’étais appliquée à agrafer les 2 volets de notre e-visa dans nos passeports bien proprement, l’adjudant Pot arrache tout (snif!). Normalement il devait en prendre qu’un le con ! Et du coup, il me rend le deuxième tout arraché – et tout moche (!!!) (celui que je suis censée donner à notre sortie du pays – Non mais oh, aucun respect du travail bien fait celui là!). Au moment de lui demander si je suis bien censée le garder et le rendre quand on part, il aboie déjà sur le pauvre mec derrière moi, tant pis, inch’allah ! On verra bien…
Sac à dos OK, nous voilà sortis du terminal dans une chaleur over-moite. J’ai l’impression que mon jean sort du sèche-linge et que mon sac pèse 80 kilos.
Et là…
« Tuk-Tuk sir ? », « Taxi sir ? » « Tuk-Tuk, sir ? » Oh les gars, et « Taxi, lady ? », jamais ? Visiblement, c’est le ministre de la logistique qui sera chargé de négocier les transports ! T’as beau avoir dit non aux premiers, ça décourage pas les suivants ! Les amis, on va juste au terminal d’à coté. Et quand je dis à coté, c’est vraiment à coté, c’est pas MP2 à Marignane, c’est à 12 mètres…
Adieu chaleur moite, retour dans la clim de l’aéroport pour 3 heures d’attente (ouais, on avait prévu large histoire d’être sûrs. Et comme du coup, les Qataris, ils sont pas souvent en retard, surtout quand ils partent de Suisse, et qu’en plus, eux, ils te paument pas tes bagages, ben du coup, on doit croûter un moment…).
Pendant que Hulk Candy Crushe à mort, j’observe un peu les voyageurs : des groupes de chinois, quelques blancs, finalement, peu de cambodgiens. J’espionne un peu les touristes étrangers, notamment la jeune française assise à coté de nous, et qui raconte les déboires de sa dernière journée au Cambodge au téléphone en attendant de rentrer à Paris. Je prends des notes, comme ça, on essaiera de pas galérer là ou elle a galéré ! Visiblement, c’est surtout les transports locaux qui vont être folklo, mais ça, on est prêts !
Après l’enregistrement, un petit casse-croûte (des nouilles, histoire d’être dans le bain!), et on se rend à notre porte d’embarquement (au terminal domestique, y’en à 3… on devrait pas se perdre ! Et en plus, Bangkok compte comme un vol domestique. Autant vous dire que c’est pas la foule qui pose problème au terminal domestique de PP !). Allez, un dernier vol, et on pourra se poser ! On est déjà vendredi soir avec le décalage (rappel, on est partis jeudis soir heure suisse). Cette fois, c’est un mini coucou à hélices qui nous emmène, et moins d’une heure plus tard, nous re-voilà dans la moiteur avec nos sacs à dos ! Notre guesthouse nous a envoyé un tuk-tuk, John (enfin on a compris John, donc il s’appellera désormais John!). Le tuk-tuk cambodgien est nettement plus luxueux que le tuk-tuk indonésien, il a des accoudoirs en bois ouvragé et des sièges en skaï, on tient même à deux en large (c’était pas gagné avec Hulk!). Au cœur de la meule, direct ! Go, Johnny, go, tous à Sweet Dreams Guesthouse !
Et là, sur la route (d’abord, on a pris la contre allée…), on se fait doubler par les voitures (normal), les bus, les camions, les motos, les autres tuk-tuks (heu…), et même les vélos selon les portions (j’ai envie de pousser et de dire qu’un piéton irait plus vite que nous en courant, mais on me traiterait de Marseillaise à tous les coups!). Bref, soit sa meule est à l’agonie, soit il roule vraiment à l’économie… On arrive enfin à la guesthouse après ce trajet inteeeeerminable de 8 kilomètres. Il nous demande déjà à quelle heure on veut aller voir les temples demain. Je crois que c’est notre tuk-tuk attitré. Peut-être que c’est que la nuit qu’il roule doucement, lui il est peut-être astigmate…
Après une plutôt bonne nuit de sommeil dans notre chambre vraiment pas mal pour 8 dollars la nuit (bon, sans clim hein, donc il fait 400 degrés dans la chambre et on dort avec le ventilo, malgré la haine de Polochon pour les ventilos la nuit… Il a bien essayé de l’éteindre, mais il a manqué de fondre, donc on l’a laissé pour la nuit!). On a même notre propre salle de bains avec douche à l’italienne (ça fait chic, mais ici c’est toute la salle de bain qui est une douche à l’italienne, quand tu te douche tu mouilles les cabinets, le miroir du lavabo, tout ! Or là, il y a une cloison entre la douche et les chiottes – ultra luxe!).
On se laisse dormir tranquille pour le premier matin, histoire de pas démarrer trop tôt (bon, comme d’hab, je me réveille à 6 heures, persuadée qu’aec le décalage Poloch va pas tarder à se réveiller… A 9h j’abandonne et je vais petit-déjeuner ! Il a pris un Lexomil ou quoi??)
On part donc enfin visiter les world-famous temples d’Angkor sur le coup de 10 heures. Toujours avec John. Et toujours aussi doucement dans son tuk-tuk (même après qu’il ait « fait le plein » en achetant un litre d’essence dans une bouteille de coca sur le bord de la route – ce n’est donc pas pour économiser l’essence…). On l’appellera désormais : Slow John Silver.
Bref, le complexe d’Angkor est gigantesque, avec des temples partout (287 dans la région!) et le billet d’entrée (pas donné!) reflète bien le nombre annuel de touristes prêts à les voir : 20 dollars la journée, 40 les 3 jours (il faut bien 2 jours pour se faire une idée). + le tuk-tuk qui t’amène à chaque temple (gigantesque, j’ai dit…), et qui te facture en fonction de la taille de la boucle que tu fais (temples pas loin 15 dollars, temples loin 20 dollars – pour les futurs voyageurs au Cambodge, c’est pas 15 dollars la journée le tuk-tuk, c’est juste la boucle, si tu veux aller ailleurs après tu rajoutes!). On décide de se garder Angkor Wat pour le lendemain matin, avec une belle lumière de lever de soleil, donc on démarre par Angkor Thom, qui était en son temps une ville à part entière, avec palais royal, temples, terrasses… Immense ! On visite d’abord le Bayon, un immense temple couronné de plus de 54 tours, chacune ornée de 4 grands visages sereins gravés dans la pierre, un de chaque coté.
Des galeries, des tunnels, des sanctuaires, des escaliers, on s’y perd avec délices… C’est assez mystérieux (ça ferait même presque un peu peur!) et en même temps super beau ces grands visage au-dessus de nous. J’imagine même pas les explorateurs qui les ont vus pour la première fois au milieu de la jungle ces tours…
Et puis on avance, on visite le Baphuon, qui ressemble plutôt à une pyramide (on monte même tout en haut, ça a l’air fastoche comme ça, mais je vous mets au défi, par 30 degrés et 90% d’humidité, de pas en chier comme des Russes (pardon Tata…)).
On finit le tour d’Angkor Thom au sommet de l’esplanade du palais royal, avec une vue plongeante sur la terrasse des éléphants et la terrasse du roi lépreux (oui, j’invente pas le nom…). Pour l’instant, Angkor assure !
Prochain arrêt, le Preah Khan. Là, ça commence à envoyer du Indiana Jones grave ! Le temple est moins bien conservé, avec des gros arbres (des fromagers que ça s’appelle, ça s’invente pas non plus ! Leurs graines finissent dans le caca des oiseaux sur les temples, du coup ils poussent entre les pierres et détruisent tout!) au milieu des ruines, manque plus que le tunnel, l’idole, le sachet de sable, et la grosse pierre qui nous poursuivrait ! C’est plus moussu, plus vert, plus impressionnant, plus jungle, plus tout quoi ! On love !
Petit arrêt déjeuner (Angkor est plein de petits bouibs qui servent à manger et qui vendent des vêtements – je vous rappelle que le Cambodge c’est textile-land, et que comme en plus il est interdit de visiter les temples en poom-poom short et débardeur, les américaines font la fortune des vendeurs de chiffons!) à une grappe de bouibs. Avant même que notre tuk-tuk ait même décidé de se garer, y’a 5 mamas qui se jettent sur l’esplanade comme si y’avait la troisième démarque chez Vuitton…
« Sangria, sir ? » « Sangria, sir ? » (what??)
Comme on est fair play, on choisit celle qui est arrivée en premier (en plus elle est pas de la première jeunesse, elle le mérite d’autant plus!) et on va manger dans son bouib. On comprend par la suite que « Sangria, sir ? » c’est en réalité « Hungry, sir ? » – L’anglokhmer c’est délicat… « Hot drink, sir ? » en fait c’est « Cold drink, sir », et « Cacanata, sir ? », c’est « Coconut, sir ? »…
Prenez des notes.
Bon, pendant qu’on déjeune, c’est la méga maxi saucée, du genre Apocalypse croisée avec Katrina, c’est l’inondation, il pleut à travers le toit en tôle, tous les tuk-tuks ferment leur charrette (ouais, ils sont équipés, ils ont des bâches zippées sur les côtés!), et mamie-du-bouib creuse même une tranchée avec un bout de branche pour rerouter l’eau. Fausse joie au bout de 30 minutes quand la pluie s’arrête, juste assez pour qu’on monte les marches du temple en face des bouibs… Quand ça repart de plus belle, on abandonne, après tout, la saison des pluies n’est pas finie au Cambodge, donc c’est normal (et heureusement qu’on se casse, il a fini par pleuvoir toute la nuit, on aurait fini à l’essoreuse!).
Après une nuit bruyante (t’as déjà dormi sous une pluie battante dans un truc qui a un toit en tôle?), départ 5h15 (ouf, il pleut plus!), pour voir le lever de soleil sur Angkor Wat. Et là, j’avoue, ça vaut vraiment le coup de se lever tôt ! Les tours d’Angkor se reflètent dans le bassin devant, au fur et à mesure que le ciel s’éclaircit (et bizarrement, certaines tours ont l’air de ne pas se refléter, le mystère Angkor Wat est entier…), et même s’il y a vraiment du monde c’est assez magique ! Très honnêtement, on a fait le tour du temple après (of course!), et ben c’est loin d’être notre préféré. De loin, ouais ça déchire, ça impressionne, ça en jette. Mais de près et de dedans, c’est pas aussi génial-cool qu’un temple Indiana Jones ! Bon, c’est sur que c’est beau, qu’il y a du bas-relief qui dépote, de la danseuse dans les coins, des apsaras (nymphes) gravées et des nagas (le serpent à 5 ou 7 têtes) sur les balustrades, mais il manque de la mousse et des arbres pour nous 🙂 3 étoiles sur 5 !
Par contre, on continue par la visite de Ta Prohm. Le temple de Tomb Raider (le film!). Ils auraient presque envie de le rebaptiser temple Angelina Jolie j’ai l’impression… On se dit qu’avec cette belle lumière du matin ça devrait être sympa… On y est même avant l’ouverture officielle du temple à 7h30. Bon, on est pas les seuls, y’a aussi un groupe de touristes espagnols bien relous et bien bruyants (ceux qui ont déjà expérimenté le touriste espagnol comprendront, et surtout le touriste espagnol à Disneyland… ben même topo!), et quelques américains.
De vous à moi, si un jour vous ne deviez visiter qu’un seul temps d’Angkor, passez devant Angkor Wat pour la photo des tours et du bassin, et venez plutôt visiter Ta Prohm. C’est une ruine, mais là, on se sent vraiment comme des aventuriers ! Les murs sont effondrés et les pierres vertes de mousse, les fromagers griment avec des racines grosses comme des anacondas le long des sculptures, les lianes pendent au milieu des murs restés semi-debout, et des danseuses sculptées vous regardent de coins insoupçonnés au milieu de la végétation. C’est absolument fantastique, si seulement j’avais eu mon chapeau de feutre et mon fouet ! Là, on en gardera des images plein les yeux et plein la tête !
On s’en tient à ça pour ce matin, parce que ça fait déjà des heures qu’on y est, et 5h du mat pour un deuxième jour avec décalage horaire, ça fait un peu tôt. Dans l’après-midi, on fait un petit tour par un autre temple un peu plus loin, Banteay Srei, « la citadelle des femmes ». On l’appelle comme ça puisqu’on soupçonne que seules des femmes ont pu être assez minutieuses et assez patientes pour sculpter les ornements du temples, du travail d’orfèvre – je vous laisse constater…
On finira notre journée dans un resto (recommended by le Routard of course!) qui fait un buffet à volonté de fondue/barbecue à la viande (pas tout à fait de la fondue vietnamienne, puisque la viande grille sur le dôme chauffé, tandis que les légumes cuisent dans le bouillon en bas !). On a tout testé, même les boulettes blanches et marrons mystérieuses, les viandes qu’on-sait-pas-ce-que-c’est, le foie (de quoi?), et les légumes à découper soi même. (Il s’avèrera par la suite que les boulettes blanches mystérieuses sont du poisson – qualité surimi je pense…). Très honnêtement, si avec tout ça j’attrape pas la toxo dans les deux prochains mois, c’est que je l’aurai jamais de ma life (les légumes ont même pas une tête à être lavés, avis aux copines enceintes, oubliez le Cambodge pour les vacances !). En tout cas, une fois que t’as bien grillé toutes tes viandes sur le truc, avec le jus qui coule dans le bouillon avec les légumes, ça te fait une espèce de soupe avec un goût qui déchire grave sa race à la fin ! 5 étoiles !
(Note pour plus tard : acheter un réchaud à barbecue cambodgien.)
Pour notre dernier jour à Siem Reap, et après moult tergiversations au sein de la team GR, on a décidé d’aller visiter Koh Ker, Beng Mealea et Kampong Khleang sur le lac Tonlé Sap ((prononcer Ko Ké et Beng Milia). On abandonne la visite de Preah Vihear à la frontière Thaï, Poloch est pas ultra chaud pour se faire 8 heures de bus aller retour + une nuit là haut pour 30 minutes de visite de temple. La vie est faite de compromis. Ca sera pour la prochaine fois !
Et même si on aurait probablement pu se galérer comme des oufs pour se rendre aux 3 endroits en microbus local pour une misère (avec 57 arrêts, un siège pour 2, et sûrement 3 jours pour tout voir), on décide de louer une voiture. Ici, pas moyen de louer une caisse tout seul (enfin si, mais ultra cher – et puis faut se sentir de conduire ici, c’est Marseille puissance 24, les feux on s’en fout, et pour tourner à gauche même pas peur, tu t’insères à contre sens dans le trafic et tu cherches ta place pour arriver enfin sur ta voie…). Tchaï (on est pas sûrs…) c’est notre chauffeur, il est gentil, mais il connaît pas vraiment la route (il demande 3 fois aux locaux si on est sur la route de Koh Ker) et il rate même le temple (bon ok, le complexe de Koh Ker aussi c’est grand, mais il est pas très débrouillard – Heureusement que le ministre de la logistique est là avec son GPS, on mériterait une ristourne, vu qu’on le guide, non?). Koh Ker, c’est de la maxi pyramide, borderline maya. Là aussi, c’est végétal et moussu, mais c’est con, on tombe sur le jour ou ils ont décidé de nettoyer les herbes folles au rotofil, ça lui enlève un peu de son charme à notre pyramide ! Castagnette, on y va, on monte tout en haut (pfiouuuu, 7 étages tout de même), et on profite d’une vue impressionnante au dessus de la forêt et des rizières ! Canon !
En sortant du complexe, on s’arrête voir quelques autres petites ruines sur le complexe, mais rien qui n’arrive à la cheville de la version Cambodgienne de Chichen Itzà !
Sur le retour, petit détour par Beng Mealea, un Ta Prohm 2, mais en un petit brin moins bien (mais quand même ultra cool ! Ta Prohm reste notre préféré by far!). Celui là, c’était pas Tomb Raider, mais 2 frères de JJ Annaud (le film sur les tigres) qui a été tourné là ! C’est grâce au film qu’il y a un semi aménagement en bois pour faire le tour du temple (presque dommage car il limite un peu la visite). On retrouve là nos ruines moussues et nos fromagers déglingueurs, avec même en prime des bassins à l’intérieur genre douves, ah là là, à la grande époque ça devait vraiment être quelque chose !
On termine par une petite balade sur le Tonlé Sap, le plus grand lac d’Asie du Sud-Est, véritable cœur du Cambodge. En fin de saison des pluies comme là, il est immense (surface x4 et profondeur x10 par rapport à la saison sèche!!), toute la forêt est inondée, et le village flottant de Kampong Khleang n’en est que plus beau. On a choisi celui là pour éviter d’aller dans les autres villages flottants plus près de Siem Reap et ultra saturés de touristes. Là, quand tu arrives, fin de la route. Seul moyen de voir le village, la balade en bateau (bon, faut bien faire payer un peu le touriste quand même – quelque part on aide la communauté!). On tombe sur un petit vieux à l’air acariâtre qui nous vend les billets, et qui moufte pas un mot d’anglais… Bien nous prend d’être français, la langue administrative du Cambodge étant encore le français, les plus âgés le parlent encore, et du coup, ça le déride un peu !
On part sur notre bateau, savant croisement d’une barge, d’une pirogue et d’une tondeuse à bras, je vous laisse admirer le poste de pilotage (volant de voiture, câbles électriques et multiprise…). Raoul le pilote nous fait longer le village sur pilotis, puis le véritable village flottant. Là on est vraiment sur une autre planète. Ca nous semble bien hors du temps, mais ils seraient sûrement bien choqués de voir notre vie d’occidentaux qui se méfient de leurs voisins et gaspillent 80% de leur bouffe…
Et ils auraient sûrement raison…
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