16 Janvier. 20 heures.

On décolle de Tokyo… Ca y’est, au revoir Tokyo (naaaaaaaaaannnnn on veut resteeeeeeeeeer!!!!). Bon, j’avoue, on est de beaux enfoirés de se plaindre alors qu’on va à Hawaii… D’ailleurs le gonze de la douane a pas bien compris pourquoi on passait la sécurité avec les palmes sous le bras en plein hiver, et il a eu l’air un peu jaloux quand on lui a dit où on allait…

Bref, 5 heures de vol direct plus tard à peu près, nous voilà à Honolulu!

On est le 16 Janvier (toujours). 8h00 du mat. (cherchez l’erreur…)

On a quelques heures à attendre à l’aéroport d’Honolulu avant de prendre le prochain avion pour Hilo, sur l’île d’Hawaii (= Big Island, paske c’est la plus jeune et la plus grosse!). Alors entre les pays d’Asie du Sud ou la clim c’était le grand luxe, et le Japon où le chauffage efficace était quasi inexistant, on avait oublié ce que c’était que d’être dans un pays ou il fait ultra chaud dehors, et -8000 à l’intérieur!!

Welcome to l’Amérique, contrée de la frite et de la pneumonie!

Résultat, on doit être les seuls touristes de l’aéroport en pull (surtout en pull moitié moumoute avec des oreilles de lapin intégrées à la capuche – ben oui, j’arrive de Tokyo vous croyiez quoi, que j’allais pas restocker mon placard en fringue mega kawaii???). Ils ont l’habitude les américains, ils doivent avoir un système de thermorégulation corporelle du feu de dieu, alors eux ils sont tous en short taille haute/baskets blanches de vieux (y’a que des vieux de toute façon qui ont les moyens de venir ici!), avec un Starbucks d’un demi-litre à la main, histoire de se réchauffer dans le froid polaire de l’aéroport… On finira même dehors au soleil…

Ah on est dans le bain direct.

On paie 10 dollars pour un chocolat chaud petite taille, et 6 pour une barre de céréales.

Ca sent la mort du budget.

Un micro avion plus tard, on atterrit enfin à Hilo (ouais, on est toujours le 16 Janvier, on comprend plus rien, on sait plus quelle heure il est, juste qu’on aura vécu 2 fois le 16 Janvier, et que du coup même mon téléphone ne sait plus comment ranger les photos, et s’il faut mettre celles de Tokyo avant ou après celles de Honolulu…).

On a rencard à l’aéroport avec le msieur qui nous loue notre premier véhicule, le 4×4-tente !

Rencard à la sortie après les tapis à bagages (qui sont direct sur le trottoir dehors en fait). Je l’ai prévenu qu’il fallait qu’il cherche le grand mec avec des palmes jaunes accrochées de chaque coté de son sac à dos ! En descendant l’escalator avant d’arriver au tapis à bagages, Polochon, avec son œil de lynx, m’annonce qu’il a d’office repéré le gars, assis en bas avec sa femme… On va chercher nos sacs à dos, on s’assure que les palmes jaunes sont bien en évidence, et on se dirige vers là où Hulk a repéré les gens.

Qui ne bronchent pas en nous voyant passer.

Et repasser devant eux.

« Mais siii je te dis que c’est eux, je me rappelle de sa photo sur le site, un brun avec une nana blonde, c’est eux je te dis, vas-y !! » (évidemment, c’est pas lui qui se risquerait à aller aborder des inconnus dans l’aéroport).

Et heureusement que je mets en doute sa parole !

Il finissent par se lever…

…et récupérer d’autres gens !

Heureusement que je leur ai pas sauté dessus genre « heeeeyyyyy salut les gars, ça farte ? C’est nous ! » On aurait eu l’air de triples buses ! Merci Poloch…

Quand il finit par arriver, le mec à rien à voir avec celui aperçu dans l’aéroport, et sur sa photo de profil sa nana était brune. Observateur le Polochon…

Pour info… la vraie tête du mec qu’on cherchait…

 

Ma foi, on s’en fout, il est là, le 4×4 aussi (même si c’est pas le même que celui qu’on avait réservé, qui a un problème technique – pas grave, il a une tente sur le toit c’est l’essentiel !), et nous voilà lancés, une fois qu’il nous a expliqué comment on met en route le réchaud, et même pas montré comment on ouvre la tente sur le toit – « je vous envoie le lien vers la vidéo Youtube vous regarderez ». Mais t’inquiète, on va bien se débrouiller, dans cette team on a un ingénieur et un docteur, on va bien réussir à déplier le merdier, non ??

Premier arrêt: Walmart. Hé ouais, faut bien faire un petit stock de vivres ! On a notre bouteille de whisky japonais pour l’apéro, mais on va pas survivre rien qu’avec ça mine de rien !

Pour ceux parmi vous qui ont l’expérience du Walmart, normalement c’est assez simple, et on y trouve absolument tout ! Mais genre tout ! De la bouffe, du terreau, des 22 Long Rifle, des batteries de voiture, des Playstation et du tissu d’ameublement… Franchement, en 15 minutes chrono, on devrait pouvoir trouver 3 légumes, des chips, des steaks et de la purée !

Sauf que non… A Hawaii, le Walmart, il a pas de légumes…

Le mystère est total.

Après avoir fait 3 fois le tour du magasin (l’équivalent d’un 10km marche), je comprends pas… Je trouve pas les étals de légumes… En cherchant plus finement, je me rends compte qu’il y a bien un frigo fermé avec 3 boules de laitue Iceberg et des baby carrots en sachet, mais pas plus.

Bah ça alors !! (il s’avèrera que tous les Walmart des îles hawaiennes sont comme ça…).

Walmart, tu m’as déçue.

Adieu.

On va faire les courses à Safeway puisque c’est ça ! (en plus ils nous on même fait une carte de membre pour avoir des réducs, de vrais locaux !)

Il commence à se faire un peu tard, et après ce double 16 Janvier, on en peut plus. On prend une jolie route un peu panoramique pour monter au Nord de Hilo, et on a plus qu’à se trouver un endroit pour déplier notre tente !

Alors…

Plus facile à dire qu’à faire.

En vrai, Hawaii, en plus de pas être le pays du légume, c’est pas le pays du camping, surtout comparé au continent américain ou y’a des campings partout tout équipés, avec des barbecues, et qui te coûtent une misère ! Y’a bien des Beach Park partout où tu peux camper, mais t’es censé payer un « droit de camping » de 5 dollars si t’es Hawaiien, et de 20 dollars si t’es étranger (par personne !!!) Ca ferait 40 dollars par nuit, quand tu payes 100 la journée pour la bagnole-tente, c’est pas pour te remettre 40 de plus par nuit ! Zobi la mouche !

On dormira dans un coin de parking et tant pis, on verra bien si on se fait jeter. Après une courte exploration du quartier, on choisit un petit coin au bord d’un terrain de sport municipal (le parking du gymnase des 4 Poteaux quoi…), et on se dit que tant pis, même si le clodo du parking reste là, il a pas l’air méchant ! On déplie la tente, la table, et on se pose enfin sur nos chaises de camping, avec un petit apéro/chips au coucher du soleil… Nous revoilà en été !

Bon, un petit kéké en scooter, façon dealer de shit local vient nous taper la discute (après qu’on vienne de lire sur touts les forums que les locaux détestent les touristes, surtout les campeurs, et qu’on a 120% de chances de se faire fracturer la voiture par des délinquants…), et comme Hulk comprend rien à son accent, il me le refile (of course !). Et après ça, je me farcis à papoter avec le clodo du parking qui retrouve pas son chien (et lui, il a pas un accent de la mort, mais il a un sévère problème d’élocution qui rend les choses assez compliquées…)

Bref, avec tout ça, on se couche en se disant que si c’est pas les flics qui viennent nous virer du parking en pleine nuit c’est le clodo qui voudra chourer nos steaks ou les kékés en scoot qui vont vouloir nous taxer les roues !

J’avoue qu’en pleine nuit y’a bien un scoot qui est venu faire le tour de la voiture, mais il est reparti gentiment, personne nous a emmerdé, et je soupçonne que sur les forums, tout le monde mente pour décourager les campeurs ! 🙂

C’est sûr que le réveil avec une petite vue sur l’océan et un grand soleil, c’est plutôt sympa !!

Mais premier problème…

Ou que c’est qu’on va se doucher ??

Ah.

En effet. Va falloir y penser.

Bon, le fameux Beach Park où on a pas dormi, il doit bien avoir une douche non ? En tout cas, c’est marqué sur internet. Allons voir ! En route !

On replie le logis, on charge les chaises et la glacière, et nous voilà repartis, guidés par Google Maps (notre nouveau meilleur ami – et merci FREE de me donner des données aux Etats-Unis !). On trouve enfin le Beach Park, on contrebas d’un pont, à l’ombre mais avec un bout de plage rocheuse qui arrive sous le pont. Et surtout avec une ribambelle de clodos, installés là comme s’ils y étaient depuis 4 ans, et même s’ils ont l’air sympa, ça donne pas très envie de se foutre en maillot dans le froid pour utiliser la douche (dans la pelouse dehors à l’ombre, eau froide only…).

Repli stratégique.

Pas de campings. Il fait trop frais pour se baigner. On reste sale pendant 5 jours ? Ca va faire long hein…

Alors, quand tu te douches pas chez toi, en général t’es où ? Salle de sport (pas moyen de rentrer…), Hôtel (mouahahaaaaa), Plage (déjà éliminé), Piscine

PISCINE. N’y aurait-il pas dans le coin une piscine municipale ??

Et ben si figurez-vous, à Hilo, y’a une piscine municipale d’eau de mer !!

Et en plus elle est gratuite !

Et elle a des douches chaudes !

Et vu les gens qui rentrent/sortent des vestiaires, on est pas les seuls à venir profiter de la douche !

On fait nos clodos, on rentre avec notre serviette et notre trousse de toilette, et chacun de son coté, on se douche à poil avec les vieux qui viennent faire leur petite natation du matin !! J’ai tenté d’aller m’y baigner mais l’eau devait être à 12 degrés… Avis aux futurs campeurs hawaiiens, la piscine municipale d’Hilo, c’est un bon plan !

Pour ce premier vrai jour entier, après un passage éclair par les Rainbow Falls (chutes d’eau incontournables de toutes les excursions de l’île, en vrai toutes petites et où tu ne vois le rainbow que d’un seul endroit et à une certaine heure de la journée…) direction le Mauna Kea, le point culminant des îles Hawaiennes, et si on comptait sa hauteur depuis le plateau océanique, la montagne la plus haute de la planète !

Roulement de tambour… Les Rainbow Falls!!

Il paraît que voir les étoiles de là-haut, ça vaut son pesant de cacahuètes. Et le lever de soleil aussi. Alors c’est parti !