Commence enfin notre périple vers le Nord du Vietnam, lentement mais sûrement !

Première étape, Nha Trang. De Saigon, on a décidé de prendre le train de nuit qui longe toute la côte, et qui nous amènera d’une traite à Nha Trang. Pourquoi le train ? Pour le fun de dire qu’on a pris un train-couchettes au Vietnam ! 😀

On peut pas se gourer de quai, y’a plus qu’un seul train qui part de la gare centrale de Saigon après 22 heures ! On trouve notre voiture et notre compartiment, et on a plus qu’à s’installer ! Nos petits matelas sont potables, mais un peu durs (et dire qu’on a acheté des billets « couchette molle », j’imagine même pas la « couchette dure »…). Y’a même des prises de courant dans notre cahute pour recharger nos téléphones ! Comme il y a 4 couchettes par compartiment, on partage avec un couple de vietnamiens silencieux qui n’ont échangé avec nous que pour rigoler avec Polochon quand il a pas réussi à ouvrir la porte du compartiment pour sortir et qu’on a tous cru qu’on était condamnés à la perpétuité dans le train-couchettes (mais là, madame s’est levée et d’un magistral petit coup de poignet, nous a montré comment ouvrir le loquet!).

Le train en question étant l’équivalent d’une vieille Micheline, c’est pas vraiment le trajet le plus smooth du monde (surtout quand il a fallu aller faire pipi…), mais cahin-caha on est arrivés à Nha Trang sur les coups de 5 heures du mat.

On a décidé de rester qu’une journée là-bas, et de reprendre un bus le soir-même pour Hoi An, because on se sent pas de rester trop longtemps dans la version vietnamo-russe de la Grande-Motte ! Tanouchka, ici c’est Rouski-land ! Même les magasins et les restos ont des devantures et des menus en russe ! C’est l’invasion totale !

Bref, un petit passage pour déposer nos sacs à dos au bureau des bus d’où on repartira ce soir, on loue un scoot pour la journée, et c’est parti !

C’est surtout parti qu’à la minute où on monte sur le scoot il se met à pleuvoir… Et que vu la couleur du ciel, il va pas s’arrêter de pleuvoir de sitôt ! Castagnette, on a qu’une journée, on a pas peur !

Heureusement, j’ai mon poncho de secours, celui qui a trainé au moins 5 ans sur mon meuble à chaussures à Marseille, hérité d’un achat impulsif de Louss Dieu sait où, celui-là même qui a fait dire à Poloch « mais qu’est ce que t’emmènes cette merde », et qui nous a bien servi depuis le début du voyage pour protéger à la fois Martine et son sac à dos !

Parce que maintenant qu’il pleut, tous les vietnamiens de Nha Trang ont sorti leur poncho ! Il existe même un poncho spécial scoot avec une « fenêtre » transparente sur le devant, pour pouvoir le mettre par dessus le guidon pour mieux te protéger, mais qu’on voie quand même ton phare ! Et si y’a plusieurs passagers sur le scoot ? Ben tout le monde est sous le même poncho, on optimise, les passagers ça a pas besoin de voir la route après tout !

Mais Polochon dans tout ça, avec son petit K-Way, il est vite trempé ! On va lui donc lui acheter à lui aussi (ah le karma…) le poncho à la mode de Nha Trang : blanc avec des petits cochons rouges dessus, ça lui va très bien 😉 Of course, au premier enfilage il le Hulke à moitié, vu que ça a à peu près l’épaisseur du cellophane…

Y’a pas mille trucs à visiter à Nha Trang… On visite le temple Po Nagar, avec ses 4 tours Cham : on nous prend pour des russes, et (rien à voir avec le fait qu’on nous ait pris pour des russes) on est obligés d’enfiler des tuniques de moines pour aller visiter l’intérieur (qui se résume à une salle de 2 mètre carrés enfumée à l’encens…). Bref, pas le temple du siècle !

Repartis sur notre motobilette (sponsorisée Heineken, s’il vous please…) sous la flotte, on a décidé d’aller passer un petit moment aux bains de boue de Nha Trang, paraît que c’est l’activité favorite des locaux, et comme il fait pas très chaud, un petit bain d’eau thermale ça nous branche bien ! Comme c’est pas le Japon ici, on est pas tous à poil, et on garde nos maillots de bain (putaiiiin il va être plein de bouillasse!!).

Après que Polochon ait encore manqué de faire s’effondrer tous les casiers en hulkant la porte du notre un peu fort, on peut enfin monter aux bains de boue ! Le protocole est spécial, et c’est écrit partout : d’abord la douche (froide of course!), puis le bain de boue. C’est un vrai bain, dans une petite baignoire en pierre remplie de d’une eau boueuse bien liquide et bien salée. On partage notre boue avec une mamie russe ultra-maquillée, sourcil au trait, la totale, et qui se marre bien de nous voir nous bagarrer dans la boue comme des enfants. Bien sûr, comme toujours quand tu te bagarres avec Hulk tu perds (hein Mérou…), et je finis sous une louche de boue (la louche en plastoc que t’es censé utiliser pour te bouser gentiment les épaules), j’en ai dans les cheveux, les yeux, la bouche, et comme j’ai les mains dans la boue, pas moyen de m’en sortir et de m’essuyer cette merdasse de la figure ! Je vais avoir un goût de boue sur la langue et les dents qui croustillent toute la journée ! Et lui il se marre comme un bossu tu penses ! Et non content de son bordel, il fait flotter sa grande carcasse dans notre baquet à boue en faisant des aller-retours, jusqu’à ce que la boue déborde ! Bravo… On peut l’emmener nulle part celui-là !

Une fois nos 20 minutes de boue écoulés, il faut repasser à la douche (mon maillot va suer la boue pendant au moins 3 jours!), puis à la douche hydromassante.

Celle là je la souhaite pas à mon pire ennemi !

D’abord tu te flingues les pieds sur les galets censés te masser la voûte plantaire, et après il faut survivre aux jets qui sortent de chaque coté de l’espèce de couloir, bouillants, et puissants comme des micro-kärcher qui te percent le mou des cuisses et du bide comme des aiguilles, c’est infernal ! Et comme si j’avais pas déjà suffisamment l’air hirsute en sortant de là, les micro-jets ont fait rentrer plein d’air dans la doublure de mon maillot, et j’arrive pas à le faire sortir (putain, mais s’il est rentré cet air, il doit bien pouvoir sortir quelque part non??), résultat je sors de là avec l’air d’avoir une tumeur géante au cul avec mon maillot gonflé comme un ballon de baudruche… Sexy 😉

Le bain suivant, c’est l’eau thermale chaude. On retrouve Babouchka dans le bain, qui nous parle en russe (mais comme elle est très souriante, je suis sûre qu’elle nous dit des gentillesses), et on se glisse dans l’eau (claire cette fois!) bien chaude ! Enfin, claire… Pas pour longtemps vu la boue qui s’échappe encore de mon maillot de bain ! Et heureusement que Babouchka sort du bain avant nous, sinon elle aurait du essayer de survivre aux pets de Polochon, qui s’éclate à péter dans le bain pour faire des bulles, comme tous les enfants de 4 à 10 (33??) ans…

Comme c’est un grand complexe, on passe quelques heures à jouer dans les grandes piscines et la cascade d’eau thermale, entourés de familles vietnamiennes avec assez de bouffe dans leur pique-nique pour nourrir 35 personnes et de russes qui sont déjà à la bouteille de rhum à 10h du matin. On s’enhardit même à gouter la pizza du resto de la piscine… Si on avait été attentifs, on aurait vu sur le menu que dans la liste des ingrédients de la pizza y’avait pas écrit tomate… ni crème bien sûr… En vrai c’est de la pâte à pain avec 2 bouts de jambon et du faux fromage, bref, encore un fail !

En repartant des bains de boue, on tente de suivre les indications du guide pour trouver le point de vue sympa sur Nha Trang, un espèce de petit promontoire avec vue sur la ville et ses îles au loin. Mais on a beau tout tenter, tout ce qu’on trouve c’est 2 digues en vieux cailloux de récup avec tous les déchets de la ville sur le sable en contrebas (le Routard avait bien parlé d’une plage un peu cracrasse, mais là…). Décidément, on est bien contents de s’arrêter là qu’une journée !

Avant de repartir de Nha Trang, on décide d’aller boire un coup au resto du Sheraton sur le front de mer, il est au 28ème étage, et doit y avoir une vue sympa de là-haut ! Nous voilà donc repartis comme 2 clodos en poncho sur notre scoot (je rappelle : poncho blanc avec des petits cochons rouges…), et on retourne sur le front de mer. Le ministre nous amène direct au building, qu’il a repéré tout à l’heure. Comme c’est grand luxe, on se gare pas devant avec notre dégaine… Déjà que rentrer dans la réception immense toute dorée alors qu’on est trempés dégoulinants comme des labradors après la chasse au canard (et qu’en plus y’a la clim à fond et qu’on risque la pneumonie!) c’est pas chic, au milieu des hordes de touristes chinois super friqués… Bon, histoire de nous faire nous sentir mieux, dans le tas des touristes chinois, y’a quand même un mec en slip dans la réception…

Bref, on traverse la réception, dignes, nos casques de scoot sur le coude (à la Marseillaise!) avec les ponchos dedans, et on appelle l’ascenseur, comme si on habitait là. On évite l’ascenseur ou se bourrent 25 chinois (ben oui on sait jamais, faut toujours monter dans le premier ascenseur qu’on voit, quitte à mourir asphyxié dedans, au cas où il n’en arrive jamais d’autre…), et on prend le suivant.

Problème : le 28 n’est pas accessible sans carte. C’est bizarre, le resto est open au public normalement… Y’a même pas écrit dans l’ascenseur que c’est le resto le 28… Poloch me dit que je me suis gourée (bien sûûûûr…), et que là y’a marqué resto au 6ème étage, on a qu’à y aller. Que dalle, je veux la vue ! Si c’est pour aller au 6ème étage et voir les palmiers de face, je vais boire dans un bouib moins cher ! Impossible que je me sois gourée, et le Routard, et le Lonely… Ce n’est qu’en inspectant l’ascenseur que la vérité nous apparaît…

Avec le logo ailé de l’hôtel…

Le Muong Hotel !

MUONG !

Pas Sheraton !

Les deux clodos mouillés se sont gourés d’hôtel ! Et de tous les hôtels où on aurait pu entrer, on est au MONG hotel ! Ah les débiles, on en peut plus de rire (notre ascenseur à toujours pas quitté la réception au fait…). Tout ça c’est la faute de Hulk, certain qu’il était que c’était là qu’on allait, tout ça paske c’était le building le plus haut du bout du front de mer ! En vrai le Sheraton est à L’AUTRE bout du front de mer, et ça nous prend 10 minutes pour le trouver !

On re-gare le scoot loin de la réception, on re-enlève nos ponchos dégoulinants, et on refait la même ! Cette fois, alléluiah ! Y’a bien un bar au 28ème étage, y’a pas un chat à 5 heures de l’aprem, c’est Happy Hour, et la vue est à tomber ! Victoire !! 🙂

Bon c’est pas tout ça, mais on a un métier, nous 😉 Faut repartir !

Comme on a pas énormément de temps au Vietnam et beaucoup de choses à voir, on optimise les transports (et on est bien contents qu’ici y’ait des bus de nuit!). On repart de Nha Trang vers 21h pour aller à Hoi An, arrivée prévue 5 heures du mat. Du coup, on fait connaissance avec notre nouveau meilleur ami, le car-couchette vietnamien ! 41 couchettes, sur 2 étages, imbriquées (t’as les pieds sous la tête de la couchette de devant), avec chacune sa petite couverture fleurie supra-kitsch.

Polochon tient tout juste dedans, il manque 20cm de couchette pour qu’il soit bien à l’aise, mais bon, tant pis pour lui, l’avait qu’à être plus court !

Bien sûr, comme tous les transports pour touristes en Asie du Sud-Est, quand tu montes dans le bus il fait moins soixante et y’a la clim à fond, on est à nouveau borderline pneumonie. Mais… au bout de 2 heures, et avec 41 pékins qui pioncent dans 35 mètres carrés de bus, même avec la clim à fond il fait 600 degrés ! Et comme ils conduisent toujours comme des fous tracs, tu te fais bringuebaler dans tous les sens dans ta couchette, je vous jure que y’a quelques fois ou j’ai manqué de tomber de la mienne !

On arrive à Hoi An au lever du jour, relativement frais pour des gens qui ont passé la nuit dans les transports ! Notre hôtel est pas loin, mais il a quand même fallu répéter 35 fois à touuuus les chauffeurs de taxis et de moto-taxis qu’on avait pas besoin d’une voiture ou d’une moto et qu’on allait marcher. Et comme ils sont super sympas à l’hôtel, il nous laissent faire le check-in à 6 heures du mat et nous filent une chambre direct ! Et en plus, notre hôtel est même équipé d’une piscine ! Intérieure ! Tellement intérieure qu’elle est dans la réception ! Genre au bout du couloir…

Bref, le temps de faire une petite sieste, et on se lance à l’assaut ! Alors pourquoi Hoi An ? Parce qu’il paraît que c’est trop beaaaaaau !! Avec plein de vieilles maisons en bois et de lanternes multicolores, of course que je voulais y venir !

Et en effet, le vieux centre-ville est ultra-mignon, avec plein de maisons-musées à visiter, de temples, de pagodes ultra bien restaurées, avec des petites lanternes partout (ouuuuh la nuit ça doit être encore mieux!!!). Il y a même un petit pont japonais couvert, tout en bois, qui date de 1593, le plus vieux et le plus beau du Japon !

Bon, comme c’est hyper touristique, y’a aussi un milliard de petits magasins, vendeurs de souvenirs, tailleurs sur mesure (les meilleurs du Vietnam il paraît!), vendeurs de rue, aveugles qui te vendent du baume du tigre… Tous les 3 mètres c’est du « Hello Sir, what you looking for ? », « you want clo ? » (=you want clothes ? Que si tu réponds non on te regarde d’un air dédaigneux du genre « mais qu’est ce que tu fous à Hoi An alors ?? »), « you look at my shop », ça en devient fatigant à la longue. On achète quelques souvenirs (une lanterne bien évidemment !! Quoi, vous pensiez que Dame Lampe ici présente allait pas repartir avec une lanterne, mais vous êtes gagas??), on négocie un peu les prix, ils ont l’habitude et tout se négocie bien tant que tu gardes le sourire !

L’autre coolitude de Hoi An, c’est la bouffe ! Ils ont plein de spécialités culinaires qui ont l’air délicieuses, on a fait une liste de trucs à tester ! On tente le Cao Lau (dans un bouib de coin de rue que nous a déniché Polochon, où on dénote comme des ours polaires à la plage, avec ses tables et chaises en plastique taille enfant – Polochon a les genoux sous le menton!), les White Roses (des raviolis vapeur à la crevette), des fried wontons de Hoi An (on dirait des doritos géants avec un peu de viande au milieu), bref, on s’en met plein la panse !

Et comme prévu, la balade en ville le soir est juste magique, avec toutes les lanternes éclairées, (en plus, entre 9h et 11h du mat, et à nouveau entre 15h et 22h le soir, c’est piéton, donc pas de mobs qui te pétaradent dans la gueule!), les bateaux allumés qui glissent sur la rivière, et les petits vendeurs de rue qui vendent des lanternes flottantes à tout va, on a l’impression d’avoir reculé de 3 siècles, trop trop trop beau ! J’adore j’adore j’adore j’adore !!!

Et malheureusement, j’ai pas beaucoup de photos qui rendent véritablement justice à l’endroit, faudra que vous alliez voir pas vous-mêmes !

Une dernière petite balade, au marché, le lendemain matin, histoire de trainer un peu au milieu des coquillages, poissons encore vivants, poulets, légumes en tout genre et fumeuses en chapeau chinois (on devrait pour de vrai dire chapeau vietnamien… Les patelles – notamment celle du 9ème à Marseille aka LB – deviennent désormais des chapeaux vietnamiens). Et on fait même le bonheur ultime d’une des vendeuses de bouffe du marché, derrière sa vitrine, qui passe visiblement tout la matinée à alpaguer sans succès tous les touristes du marché pour qu’ils s’arrêtent manger, puisque nous, on s’arrête ! Et on s’installe dans le souk pour se faire un petit bol de nouilles (délicieuses d’ailleurs) pour la modique somme de 2 euros, histoire de repartir de Hoi An l’estomac plein (ça commence à se voir non qu’on voyage autant pour la bouffe que pour les temples et les plages?)