Martine et Polochon chez les babas cool…

5h30.

La blondasse de chez le notaire tout là-bas en France, à qui j’ai dit mille fois de pas m’appeler sur mon téléphone, m’appelle (bien sûr, elle ne sait pas où on est, donc forcément le décalage horaire, elle peut pas le savoir…)

Je sais même plus où je suis

« quécesé qui vibre ?? »

Evidemment je rate l’appel.

Mais ça nous a réveillés.

MERDE !

Le réveil à pas sonné !

Merci la blonde, on aurait raté l’avion sans toi !!

 

On charge le poney au pas de course, on va la ramener à Kevin, j’attends Polochon a l’arrêt de bus avec tous nos sacs à dos, et les gens en voiture me regardent avec l’air bienveillant du riche en 4×4 qui regarde un punk à chiens (ben oui, arrêt de bus + sac à dos à Hawaii = clodo…).

Une vraie locale.

 

On arrive tout pile pour l’avion, et on lève les roues pour Kauai !!!!

 

L’île jardin !

Celle qui me faisait rêver depuis le début, toute verte ! Celle des chutes d’eau de Jurassic Park (je me prépare psychologiquement en écoutant la bande son de Jurassic Park de John Williams en boucle en attendant d’arriver, c’est pour dire !)

Cette fois, on a opté pour un autre bon plan : on loue notre voiture à un petit loueur local, pas une grosse chaîne. Ca nous coûte bien moins cher, même si du coup on roule en vieille Toyota !

On s’en fout, elle fait le job, elle a pas les pneus lisses, et y’a pas d’infiltration d’air par le toit, on valide ! Il a suffi de la retrouver sur le parking où elle nous attend, les clés dans la boîte à gants, et go !

 

Après touuuuut ce qu’on a fait ces dernières semaines, on est complètement KO !

Et en plus, ils prévoient un peu de la pluie, donc on est chauds pour se caler un peu et glander quelques jours ! On dirait bien que Kauai c’est l’île parfaite pour ça !

Mais d’abord, trouver le Airbnb !

Cette semaine on dort chez Preston.

Preston, sur sa photo de profil, on dirait Fabio (mais si vous voyez qui c’est, le mannequin italien qui a fait un million de couvertures de romans à l’eau de rose dans les années 90, un chevelu ultra musclé blond comme les blés…). Dans le descriptif, c’est marqué qu’on sera dans une communauté « bio », avec gel douche non bio interdit…

PrestonFabio à la grande époque...

Mais y’avait pas trente mille Airbnb pas cher sur Kauai, et déjà c’est 50 balles la nuit pour dormir à nouveau dans une tente…

On sait pas trop à quoi s’attendre du coup !

 

Déjà, la première épreuve, c’était de trouver la maison, et de réussir à rentrer (y’a un code au portail que Fabio nous a donné mais qui marche pas… Normal, entre temps il avait changé…)

Bref…

Et là…

On se retrouve dans un truc…

C’est pas une maison c’est une immeeeeeense propriété couverte de palmiers et de jungle, avec une superbe villa au milieu, tout en parquet ciré, une grande piscine et un jacuzzi entourés de cabanas à matelas doubles, c’est ultra canonissime ! Ca fait même pas baba cool (du tout!)… Les quelques tentes dans le jardin c’est des trucs immenses, toutes assorties, calées sous les arbres.

Franchement ça fait envie !

On est accueillis par Jill, qui gagnera immédiatement son surnom de Bab Queen : une adorable perchée de 45 ans qui nous accueille avec la voix douce d’une prof de méditation, nous fait visiter la maison (re WA-OUH !), le jardin et la tente (avec ses lampes de chevet et son lit double – gonflable, quand même ! – de 70cm de haut ! Luxe luxe luxe !).

Vu la maison, Preston ça doit quand même un bab semi- ou ex-capitaliste, parce le spot là ça doit valoir 15 millions de dollars vu la superficie autour !

En tout cas, il doit y avoir 3 ou 4 chambres dans la maison qui sont ultra luxe avec salle de bains privatives (elles aussi sont sur Airbnb mais pas dans nos prix !), + 3 tentes dans le jardin (aussi Airbnbfiées), et le reste de la communauté bab (10 résidents permanents tout de même…) partage le reste des chambres/tentes/bus garés dans le jardin.

Et pour touuuut ce monde (hormis ceux dont les chambres ont leur propre salle de bains) : une seule salle de bains, et un seul chiotte… Ah non pardon, y’a aussi une douche dehors fabriquée en bambous et fermée par un store déroulant en osier (qui cache autant les gens qui se douchent qu’un rideau de douche transparent). A la bab quoi… 🙂

 

J’avoue qu’on a eu un petit moment d’inquiétude (mais qu’est-ce qu’on fout là, c’est vraiment vraiment bab-land, on fait limite tache là au milieu !).

Pas le choix de toute façon, on va vivre à la bab une semaine, on peut y arriver non ?

Ah oui, et surtout…

« Vous avez troooooop de chance ! Ce soir ça va être amaaaaaaazing, c’est soirée jacuzzi ! Comme ça nous coûte cher de maintenir le jacuzzi à 40 degrés, on le chauffe que de temps en temps et on en fait une soirée, vous avez trop de chance, c’est ce soir ! »

Ah cool ! 😀

 

Bon ben ça se présente bien cette affaire finalement !

 

Quelques courses au supermarché plus tard, on partage notre repas (non bio, c’est trop cher ici ! Il est où le Biocoop ??) avec la baberie locale.

Ah mais si j’avais pu vous le filmer ce premier repas…

La bab queen mange avec nous, et nous annonce que si on veux y’a Shamaya qui a fait de la soupe pour tout le monde.

« ah ouaiiiiiiis, c’est amaaaaaaaazing, complètement délicieusement génial cette soupe »

Consensus.

(Poloch, tu crois qu’il ont mis de la beu dedans pour être comme ça ??)

Arrive la Shamaya en question :

« Ouaiiiiis j’ai fait de la soupe pour tout le monde, on m’appelle la shamane de la soupe »

(ne pouffe pas !)

« Ah ouaiiiiis, c’est teeeeeeeeellement bon, moi ça me nourrit pas que physiquement, ça me nourrit aussi spirituellement et émotionnellement » nous annonce le jeune étrange qui mange en face de nous…

Ah, mais c’est que ça commence à m’intriguer cette soupe de l’extase…

Et la Bab Queen qui mange à coté de moi nous fait des petits bruits d’orgasme à chaque gorgée de soupe (elle a pas l’air tout à fait dans l’état « normal » dans lequel elle était cet aprem… elle tripote tout ce qui bouge de masculin, et les bruits d’orgasmes soupifiques n’aident pas…).

Je finis quand même par goûter cette soupe, au risque d’ingérer des drogues plus ou moins licites…

Vous avez envie de savoir comment c ‘était maintenant hein…

 

Ben c’est de la soupe.

De légumes.

Normale.

Sans additifs illégaux.

Et pas transcendante (il connaissent pas la soupe de Louss ou le pot au feu ici ;))

Mais bon, ils ont tellement l’air de se régaler que je vais pas m’amuser à leur dire que c’est juste de la soupe quoi 😉

Merci shamaaaaaane !

 

Après quoi, on va se boire une petite bière sur la terrasse dehors, histoire de voir ce que va donner cette soirée jacuzzi…

On abandonne l’idée même de tremper dans le jacuzzi, vu qu’ils sont déjà 20 dedans !

 

Oh…

Mais…

– Poloch, dis… le mec là-bas… il est à poil non ?

– Mais noooooon tu décartonnes !

– Mais je crois bien, regarde jte diiiiiiiis !

 

On finit donc par se rendre compte qu’en fait, la moitié d’entre eux sont à poil dans le jacuzzi (les babs permanents de la maison surtout, of course !) !

Ca se balade à oilpé, ça se roule des pelles, ça promène autour de la piscine, ça plonge avant de retourner dans le jacuzzi… Et tout ça le plus naturellement du monde (et c’en est même super rafraîchissant à voir !), et même pas dans une nuage de fumée de drogue, ils sont juste naturellement comme ça !

Mais on rit…

Pourtant, le naturisme, c’est pas bien le kif normal de Polochon !

Survivra-t-on toute une semaine ??

Bon, j’ai pas osé voler de photos des babs (à poil ou non) ou de la soupe de l’extase, donc à la place, vous aurez la photo de la procédure ultra babifiée de nettoyage de la maison… N’oubliez pas vous aussi, la prochaine fois que vous faites le ménage dans la salle de bains, de ressentir le bliss que ça vous procure et de bénir la cuisine…

 

Kauai c’est une petite île, y’a qu’une seule route qui fait même pas le tour complet de l’île, et c’est vachement moins tourisme business ici !

Déjà, c’est l’île des baba cool. Ensuite, c’est « l’île jardin », parce que sur Kauai (contrairement aux autres îles) y’a vraiment des gens qui font pousser des trucs localement, et qui le vendent localement (hello stand à fruits et légumes au borde de la route, te voilà enfin !). Bref, tu trouves des trucs bons et pas (troooop) chers, tu peux acheter des avocats à 75 centimes (pas murs…) sur le bord de la route dans un stand où il te suffit de glisser tes 3 pièces dans la boîte en bois et de repartir avec tes fruits (t’imagines le devenir d’un concept comme ça en France… Adieu les fruits, les sous, la boîte en bois, le petit stand en planche (bah oui, les planches aussi on embarquerait, pour le barbec…)).

Et l’ambiance est vachement plus relax ici, c’est moins l’usine à touristes ! Et comme il pleut un peu au début, on profite un peu de la propriété des babs, pour se caler et bouquiner un peu, pour se reposer, pour glander un peu quoi ! Ben oui merde, c’est les vacances ! On teste le mini-golf local (oui, même au mini golf, Hulk peut jeter son club de rage… Mais j’ai fait un trou-en-un!!), ou bouffe des fish tacos dans des jolis restos, et on teste enfin la Shave Ice (en gros, c’est comme si tu prenais un gros glaçon et que tu le foutais sur une machine qui ressemble au truc qui dépiote la tête de moine (le fromage, pas un vrai moine…), et du coup tu obtiens une grosse glace facon boule de neige, couverte de sirop plus ou moins fait maison, et si t’es moulu, avec de la glace vanille-macadamia dessous… Et en fait c’est plutôt délicieux!)

Mais glander, on a pas que ça à faire, y’a plein de choses à voir dans le coin quand même !!

 

Premier must-see : Waimea Canyon !

C’est un gigantesque canyon qui court au milieu de l’île de Kauai, et qui ressemblerait à s’y méprendre à une version miniature du Grand Canyon ! Même les photos ne lui rendent pas justice !

J’ai envie de vous dire qu’on s’est presque perdus, mais non. Je rappelle que le nombre de routes à Kauai est sévèrement limité, et que pour (vraiment !) se perdre, il aurait fallu conduire les yeux bandés !

Du coup on a pris la route qui longe le canyon, en s’arrêtant tous les 30 mètres pour faire des photos (Poloch adooooooore quand je fais ça…). On a profité des plus beaux points de vue, fait quelques clichés de la robe (dos au vide, les vieux d’en bas ont vu ma mort arriver, je pense qu’ils étaient proches de la crise d’apoplexie), baladé sur les petits chemins pour trouver des belles vues un peu planquées, et pique-niqué en haut du canyon !

Y’a quand même pas beaucoup de gens qui pique-niquent hein… Ah ces américains, resto resto resto… Du coup, l’aire de pique-nique était tout à nous (à nous et aux coqs bien sûr…)

Ahhhh, les coqs de Kauai…

Ils sont partout, par dizaines… Sauvages, ici tu trouves des coqs comme tu trouves des champignons en forêt chez nous, dans tous les coins, au détour de toutes les maisons, toutes les routes, tous les jardins… Notamment celui où on dort…

Encore, les poules, ça caquète un peu… Mais les coqs.. Putain les coqs quoi ! Ils sont un peu mongs, ils commencent à crier à 3 heures du mat, et comme ces cons là, ils se répondent, ben ça hurle toute la nuit !

Et ça hurle aussi au pique-nique !

J’ai hâte d’avoir mes poules hein un jour, mais on a décidé cette semaine qu’on aurait JAMAIS de coq !! Interdit !

Bref, mis à part les coqs, une superbe balade !

Du haut du canyon tu peux voir les 2 côtes de l’île, la plus sauvage d’un coté, avec ses eaux bleues foncées et ses montagnes qui tombent dedans, et la plus touristique de l’autre avec ses cocotiers et ses belles plages…

Love love love…

Et histoire de bien finir cette journée, on décide d’aller voir la plage de Polihale, tout à l’ouest de l’île (c’est la préférée de Nathalie, à qui on fait une confiance aveugle depuis qu’elle nous a conseillé de manger le poke de Foodland (variante du ceviche avec du thon, de la sauce soja et de l’avocat) donc elle devrait déchirer !).

Hulk, mon chauffeur attitré, m’emmène sans encombre de l’autre coté de l’île pendant que je pionce la bouche ouverte dans la voiture (oui, comme d’hab se disent tous ceux qui me connaissent un tantinet…). Sauf que… Les 10 derniers kilomètres c’est sur une piste en sable pleine de trous et de bosses, donc autant vous dire que 1. Fini le dodo… et 2. Polochon m’a détestée de vouloir aller voir cette plage LÀ, au cul du loup, où il faut (encore une fois !) se faire branler pendant une demi-heure pour voir du sable et des vagues (« mais y’en a partout merde ! »).

Il est vrai que la plage était fort grande et fort belle. Mais finalement, elle n’a pas tant que ça à envier à la plage de la torchère au Cap-Ferret (pas de cocotiers à Polihale pour faire plus exotique…). Bref, des vagues énoooooormes, un courant de baïne de folie qui fait repartir des murs d’eau face aux vagues, histoire de voir des explosions d’océan, 3 personnes sur 6km de plage, et quand même une Mustang décapotable qui a réussi à arriver jusque là (elles sont partout…), le tout sous la montagne qui hérisse le coin sans routes de Kauai…

(Ouais, à la torchère, y’a pas la jungle et la montagne, j’avoue…)

Bref, c’est sûr que l’été, quand tu fais pas la demi-heure de Paris-Dakar pour rien vu que tu passes la journée sur place, ça doit valoir encore plus le coup…

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