Comme le dirait l’immense, l’incomparable, l’éternel Bernard Lavilliers : on the road again !
Cette fois, on quitte le Mondulkiri, avec nos habits boueux mouillés dans des sacs plastiques comme des clodos, direction Sihanoukville (tout au sud, à la mer!), via Phnom Penh. 2 fois 4 heures de bus (sur le papier…). En vrai, c’était plus proche de 2 fois 6 heures… Cette fois, on fait du minivan, mais ça va, on est pas mal installés, c’est le minivan spécial blancs, pas le super local 😉
D’abord, on essaie de calmer la teutonne énervée qui ne comprend pas qu’on la mette dans un minivan avec correspondance pour aller à Angkor (elle voulait un bus direct. Problème : y’en a pas…). Elle finit sur le siège avant à coté du chauffeur pour les 6 premières heures… Dis-toi bien qu’elle a du voir la mort en face plus d’une fois vu la manière chaotique de doubler de notre chauffeur face à face avec les semis-remorque (façon scène de Fast and Furious). Ca lui apprendra. Faut pas s’énerver au Cambodge, ils disent toujours oui à tout, faut laisser couler, et pas être pressé !
Je ne vous cache pas que les 6 premières heures ont été longues, non seulement l’utilisation quasi perpétuelle du klaxon, ça te vrille la tête, mais en plus, aux rares moments de silence, le minivan avait un espèce de bip qui sonnait en permanence (soupir… oui, on a un temps pensé dire au chauffeur « mets ta ceinture bordel, on en peut plus de ce bip ! », mais quand on s’est rendus compte que dans les virages, le bip s’arretait, on a compris que c’était juste un faux-contact du van-pourave…) Pourquoi on a pas emmené de boules Quiès déjà ?
Petit changement de minivan dans la folie furieuse du trafic Phnom Penhien, et nous revoilà sur la route ! Une fois arrivés à Sihanoukville, première épreuve…
On avait lu dans le Lonely Planet que là-bas, comme c’était ultra touristique (pour les cambodgiens comme pour les touristes), il existait un genre de « cartel » des motos-taxis et des tuk-tuks. Ouiiiii, ça vous fait sourire, mais c’est pas fastoche de s’en sortir ! Dès la sortie du bus, tu te fais alpaguer par 42 mecs qui veulent t’emmener à ton hotel ! En plus ils te demandent 3 fois plus cher que partout ailleurs au Cambodge, et c’est pas négociable ! T’essaies de gratter 2 dollars et le mec essaie même pas de te parler, direct il se barre, et toi t’es comme un con… Premier tuk-tuk, c’est ça. On arrive à gratter un dollar de réduc au deuxième, qui finit par nous embarquer avec tout notre merdier. Mais c’est pas fini ! D’abord, il te demande si t’as une réservation (sinon, il t’emmène où ça l’arrange, et surtout là ou on lui file une comm pour le rabattage du client ! Paraîtrait même – il nous l’a pas fait – qu’il sont capable de te raconter que ton hotel a des rats ou est plein de putes juste pour que tu y ailles pas et que tu ailles là ou ils veulent!), et après il fait mine de pas comprendre ou tu vas. Et là, heureusement qu’on a le ministre de la logistique et son GPS ! Paske Igor le tuk-tuk, il a commencé à nous amener pas là où on allait du tout ! On l’a recadré direct au premier virage, et là il commence à nous dire « aaah, bah c’est plus long alors la route comme je dois faire demi-tour, donc vous payez plus ». C’est ça ouais, dans ton … Il était censé pas comprendre l’anglais, mais quand je suis montée dans les tours en lui disant « même pas t’y penses, IGOR ! » en lui disant qu’il avait qu’à connaître la route, comme de par hasard, il a renoncé ! Non mais les coquins quoi, tu fais pas gaffe et il t’amène à 10 bornes de là ou tu vas, comme ça, ou tu paies, ou il te plante là. Sympa…
Bref. On finit par arriver dans notre guesthouse ultra mignonne avec ses jardins, tenue par un couple italo-japonais super sympas ! En plus comme y’avait un problème de plomberie, on est upgradés pour une chambre avec douche chaude et clim ! Ultra luxe ! Bon, les voisins ont pas du kiffer que je laisse dans le couloir mes chaussures de rando mouillées (que j’ai portées mouillées toute la journée dans le bus…) qui ont embaumé l’intégralité du couloir et la moitié de la terrasse… Les joies du backpacking !
Le reste de Sihanoukville, c’est Ibiza (pour le boom-boom, les lumières et les touristes) croisée avec Pattaya (pour les vieux blancs avec des petit(e)s asiatiques). Pas trop notre tasse de thé quoi ! Mais rassurez-vous, on est là que parce qu’il est trop tard pour prendre un ferry ce soir pour aller sur notre VRAIE destination, l’île de Koh Rong Samloem ! Plutôt que Koh Rong (méga blindée d’australiens avinés, d’anglais bruyants, d’américains relous et de puces de lits), on a choisi d’aller passer 4 jours sur la petite des 2 îles, et en plus, même pas du côté des loooongues plages de sable blanc couvertes d’auberges de jeunesse, mais dans le village de pêcheurs de M’Pai Bay ! Départ 10 heures du matin, on est au garde à vous avec notre bardas, on saute dans le speedboat pour 45 minutes, et après on pourra enfin se poser tranquilles !
On se paye même le luxe de dormir dans un petit bungalow tout mignon sur le bord de l’eau, avec un petit balcon et un hamac dehors, histoire de bien profiter de la vue! On est ultra bien accueillis par Alan, le lillois expatrié au Cambodge pour la saison qui nous donne plein de conseils sur les trucs à faire dans le coin (perso, glander, ça me va aussi hein…).
Direct, on jette tout dans la chambre, on embarque masques et palmes, et on va tester l’eau. Parce qu’il est toujours pressé, Polochon décide que non, on va pas jusqu’au ponton pour se mettre à l’eau, mais qu’on part de devant le bungalow… Je rappelle qu’on est pas sur les plages de sable blanc, donc devant le bungalow, c’est des galets géants. Ah oui, et ça glisse. A mort. Mais non, « on passe par là » qu’il a dit. C’est les gens du bungalow d’à coté sur leur terrasse qui ont du bien se marrer en voyant ramper les deux mongs palmes au pieds dans 30cm d’eau le ventre sur les galets ronds (;)) Vous entendez de France résonner le traditionnel « je te quitte »… En plus, heureusement que les oursins diadèmes (avec des épines longues comme le bras) qui sont partout de chez partout sous l’eau ne trainent pas au milieu des galets, sinon on démarrait le séjour de manière assez douloureuse…
Après cette petite baignade (la première en mer du voyage!!), on va booker la plongée du lendemain, et on profite de l’aprèm pour ne rien faire, et lézarder entre lit et hamac pour la sieste. Royal !
Pour la première nuit dans le bungalow, on installe chacun notre moustiquaire (on a des lits séparés – encore ! Snif…), et on s’endort comme dans des cabanes ! Il pleut toute la nuit, un orage de folie, éclairs, tonnerre, la totale, j’ai cru que le bungalow allait s’envoler ! J’ai même eu le temps de penser que toutes les bestioles de la forêt finiraient à l’abri dans notre bungalow (on a déjà repéré le gecko géant de 25cm qui vit sur le mur!).
Sur ces bonne paroles de 3 heures du matin, je me retourne sur le coté pour me rendormir et là… je sens un truc qui me pique dans le dos et qui fait un drôle de « crouic » croustillant sous moi.
Iiiiiiiii !!!!!!!
Ni une ni deux je m’assois comme si on m’avait blancé des électrochocs ! Cà, c’est une bête, c’est sûr. Pas de panique. Tu viens de penser à des bêtes, tu te fais un film, c’est pas une bête, tu vas vérifier histoire de dire, et te rendormir tranquille. A la lueur de l’écran de mon téléphone (j’allume pas la torche, ça brille trop fort je vais réveiller Polochon) je checke mes draps. Ouf, y’a rien.
Par acquis de conscience, je soulève l’oreiller… Et là, c’est le drame.
Ca bouge, ça se tortille, ça bouge vite comme un gros lombric paniqué ou un mini serpent, et c’est gros (pour un bête…) – genre 10cm de long. Ahhhhhh j’ai manqué de mourir sur place. Mais la connasse de bête, elle se barre pas, elle se planque sous mon oreiller ! SOUS MON OREILLER !! C’est illégal ça ! Le lit c’est sacré, pas de monstres qui peuvent t’attaquer tant que t’as pas un bras ou un pied qui dépasse !! C’est une des lois immuables de l’univers.
Paniquée, tant pis pour Polochon, j’allume la torche pour me débarrasser de l’intrus. Torche allumée, je re-soulève trèèèès doucement l’oreiller (et si ça saute ??? je fais quoi ?? Et si ça me monte dessus ?? Je peux pas sauter du lit je suis empêtrée dans la moustiquaire!), je suis au bord de la crise. Et la je le vois. Il est vert sur le dessus, et au cul, 2 crochets.
Putain de merde, c’est un scolopendre.
Y’a un scolopendre dans mon lit.
Je re-panique.
D’ailleurs je re-re-re panique rien que de vous raconter ! J’ai beau essayer de le pousser avec mon téléphone il revient sous mon oreiller. C’est l’angoisse, je sais pas quoi faire, je suis prête à aller dormir dans le hamac sous la pluie je vous jure. Entre temps Polochon s’est réveillé, mais il se rend pas encore trop compte de la situation létale dans laquelle je me trouve ! Je finis par attraper ma tong pour le tuer, tant pis… Mais si vous avez déjà essayé, vous savez que tuer un insecte en lui écrasant un truc dessus sur un matelas, ça marche pas. Mais du coup, ça fait flipper l’animal, qui finit par enfin s’échapper par le bord du matelas ! Mais le problème (comme le savent tous les arachnophobes), c’est pas d’avoir une sale bête dans ton lit, c’est de PERDRE la sale bête dans ton lit… Je sais pas ou il est parti, il est peut être là, a l’affût de mon oreiller, attendant que j’éteigne la lumière pour revenir me courir dessus !! Ah quelle angoisse ! J’ai du mettre 2 heures à me rendormir, et re-vérifier mon lit au moins 6 fois ! Beurk !!! Et pendant ce temps là, Polochon compatissait de loin… (j’aurais pu mourir ! Non je rigole, mais en vrai, heureusement que Donald le scolopendre – baptisé ainsi car le matin, on apprenait la victoire du SchTrumpf – a été sympa et m’a juste un peu gratouillé le dos avec ses crochets pour me dire « gaffe je suis là », sinon c’était 7 jours de fièvre et bubon dans le dos, pfiouuuu). Et Francis le gecko géant du bungalow dans tout ça, il peut pas manger du scolopendre bordel ??
Bref, j’ai rêvé de scolopendres pendant 4 jours, vérifié mon oreiller 3 fois par nuit, mais j’ai survécu !
Le lendemain, des scolopendres encore plein la tête, on se fait 2 plongées pas foncièrement transcendantes mais jolies, une de jour et une de nuit, histoire de découvrir le coin ! On a aussi fait connaissance avec le patron anglais et sérieusement alcoolo du centre de plongée, qui semblait clair le matin (à la bière à 10h…), mais qui, l’heure avançant, a fini par décrocher total, proposer à sa monitrice du sex anal et oublier de préparer les lampes pour la plongée de nuit (on l’a retrouvé à 23 heures, tout rougeaud, endormi en boule sur sa chaise de bureau…). Ma foi…
On a vu de très beaux nudibranches (mini limaces de mer multicolores) pour faire plaisir à Hulk (ironie…), du poulpe dans la nuit, de la rascassounnette planquée, et j’essaie encore de déterminer l’espèce de « plante rouge qui rentre dans le sol » comme dirait Alan, qui doit être du corail mou en vrai, qui pique et qui brûle sa race parait-il pendant des jours, et que forcément, j’ai regardé de tellement près que je me suis gnaquée le petit doigt dessus (j’avoue, ça fait très mal, et j’ai eu pour de vrai, mal pendant 2 semaines après – oui ben oui, je suis en retard de la rédaction, ça va hein!).
On a rempli le reste de nos 4 jours de repas sur la plage, de balade en kayak (à contre-vent, je vous raconte pas comment on en a chié, en plus avec un kayak plein d’eau et un Polochon à l’arrière, on a manqué de couler!), de promenades pour atteindre les belles plages, et de sessions de ramassage des déchets plastiques qui jonchaient l’intégralité du chemin qui menait du village à la plage (dommage… polystyrène, tongs, filets, cuillères, sacs plastiques, gobelets, bouteilles et j’en passe…). Bref, 4 excellents jours de glande qui ont aidé à faire passer la pilule de la bêtise profonde des américains, incapables de juger de la faisabilité d’un programme qui leur vend du rêve et de la capacité du vieux roukak a diriger la première puissance mondiale (tiens, ça me rappelle un peu 2012 chez nous, cette histoire de vendre du rêve… c’était la minute politique, over and out!)
Revenons à nos moutons 🙂
Après Koh Rong Samloem, on fait notre dernier arrêt au Cambodge : Phnom Penh ! Il est enfin temps de voir la capitale, et de prendre un peu la température !
En plus, on le savait pas, mais on tombe en plein Festival des Eaux ! C’est la fête annuelle qui marque la transition entre saison sèche et saison humide, et surtout le phénomène quasi-unique du changement de sens de la rivière Tonlé Sap, qui à la saison des pluies, alimente le lac au centre du Cambodge, et à la saison sèche le draine ! Donc, c’est la folie, rien que pour aller à Phnom Penh, c’est un peu l’équivalent du vendredi soir de Pâques sur l’A7. Les voitures, les camions, les motos sont surchargé(e)s de gens qui vont à la capitale ou qui se déplacent voir leur famille (on a régulièrement compté 9 personnes par voiture!). Autant vous dire qu’il était impossible pour le bus de traverser la ville avec tout le front de rivière coupé a la circulation, c’était un joyeux bordel ! Courses de bateaux, feux d’artifices, vendeurs de rue, c’est l’ambiance assurée !! Et en plus, on a pris un hôtel sur le bord de l’eau, donc on est complètement au cœur de la meule !! On arrive un peu tard pour le feu d’artifice le premier soir, mais on se rattrapera, ça dure 3 jours !
Pour ce soir, on se balade un peu le long de la rivière, on observe les cahutes qui vendent de la street food, avec des trucs tous plus étranges les uns que les autres… Comme notre recherche de mygales grillées n’a pas été couronnées de succès à Kratie (en fait on ne peut en trouver qu’à Skun, mais notre bus ne s’y est pas arrêté), on se dit qu’ici on en trouvera peut être… Oeufs couvés, serpents en brochette, blattes et insectes en tout genre, mais pas de mygales… Merde, et mon challenge alors ?? Pour me rattraper, je promets qu’avant de partir de Phnom Penh, je tenterai des insectes dégueu !
Mais pas ce soir 🙂 Ce soir c’est Burger King – on commence à en avoir marre du riz et des nouilles, la cuisine Cambodgienne n’est pas super diversifiée, on rêve de frites croustillantes ! Ce soir, c’est à nouveau burger, douche et culotte propre !
Le lendemain, c’est notre journée dédiée à l’histoire Cambodgienne – On va visiter le musée du génocide/prison des opposants, et le camp de la mort où les opposants étaient exécutés. Tout de suite, on se sent moins léger. On commence par les Killing Fields, le camp de Choeung Ek. Ici, les « opposants » au régime Khmer Rouge (= tous les « intelligents », les gens n’ayant pas les mains abîmées (donc des intellectuels, forcément…), les gens portant les cheveux longs, les professeurs, les gens portant des lunettes, et j’en passe) étaient exécutés, souvent après un passage par la case prison/torture. L’audioguide nous guide pas à pas sur le site. On longe des charniers, certains n’étant plus que des dépressions dans le sol, d’autres aujourd’hui couverts d’eau. Des boites en plexiglas permettent de conserver les os, dents et morceaux de tissus qui encore aujourd’hui remontent à la surface du sol après de grosses pluies (hé oui, tous les corps n’ont pas été déterrés des charniers, faute de pouvoir les conserver dignement – on a préféré les laisser reposer « en paix »).
Le plus dur, au-delà même des exécutions sommaires d’innocents, c’est les détails donnés sur la manière de les exécuter : pour économiser les munitions, ils étaient battus à mort (avec tout ce qui tombait sous la main des khmers rouges : outils de jardin, marteaux, barres de fer…) ou égorgés à l’aide de branches de palmiers, naturellement hérissées de piquants à leur base. Les enfants eux, étaient projetés tête la première contre les arbres. Plusieurs milliers de crânes sont ainsi exposés dans la stupa, portant encore pour beaucoup d’entre eux les marques de ce qui a causé la mort de leur propriétaire… Mais au milieu de tout cela, des notes de couleur : des milliers de bracelets multicolores laissés par les visiteurs autour des fosses communes, ou sur le fameux arbre utilisé pour l’exécution des enfants. Suffit-il seulement d’être mis en face des horreurs de l’histoire pour en éviter la répétition ? L’actualité nous prouve bien le contraire…
Directement à la suite des Killing Fields, on part visiter la prison S-21, où étaient enfermés et torturés les prisonniers politiques qui « menaçaient » le régime. Là aussi, un audioguide très bien conçu nous guide à travers les bâtiments de cet ancien lycée devenu lieu de torture. Tout a été laissé quasiment tel quel : cellules, lits sans matelas, fers à la tête de lit, taches de sang…
On traverse les bâtiments, d’abord les cellules de torture, puis les micro-cellules ou les prisonniers dormaient, des boites d’1m sur 2, avec pour tout ameublement une boite de munitions vide qui servait de toilettes. Les gardes obligeaient les prisonniers à pisser dans des bouteilles, et si ça passait à coté, ils devaient lécher le sol. Attachés les mains dans le dos, ils étaient suspendus à 3 mètres de haut par les bras, jusqu’à évanouissement, après quoi on les plongeait dans des jarres d’eau croupie et d’excréments pour les réveiller et recommencer. La noyade simulée, si chère aux américains, était déjà utilisée. On leur explosait les dents une par une à coup de marteau, on les électrocutait, on leur arrachait les ongles, et les femmes ne prenaient pas moins cher : elles avaient droit à l’arrachage de tétons à la pince et aux scolopendres dans les plaies ou le vagin.
L’enfer. Cet endroit c’est le vrai enfer. Pas besoin d’aller chercher ce que vous pourriez voir de pire au monde, tout est là. Photos à l’appui, histoire que vous n’alliez pas vous imaginer que c’était pas pour de vrai. C’est facile de se dire qu’il y a 40 ans on pouvait faire ça impunément sur la scène internationale, mais qu’aujourd’hui ça n’arriverait plus. Foutaises. Les génocides, c’est partout, et encore aujourd’hui. Cette semaine c’est la Birmanie… Et si on se demandait plutôt comment faire pour changer tout ça ? (je n’ai pas la solution malheureusement les amis, mais j’aimerais vraiment bien, et je vais continuer de la chercher!)
Même si c’était important pour nous de nous confronter à tout ça, Phnom Penh, ce n’est pas non plus QUE le musée des horreurs de la guerre. C’est une ville assez petite finalement, particulièrement mouvante parce que c’est le Festival des Eaux, mais qui a quand même un gros coté nonchalant, alanguie tranquille sur les bords du Mékong. On discute avec notre tuk-tuk (Rattanak de son petit prénom rigolo!) des autres trucs à faire, et il nous propose carrément le stand de tir. Pardon ? « Le stand de tir ? comment ça ? » qu’on lui demande. Et lui naturellement de nous répondre en nous demandant si on préfère tirer à la kalach ou au lance-roquettes… Whaaat ?? Au lance-roquettes mais tu déconnes ?? (Bon, après Googlage, ça coutait 400 dollars de lancer une roquette, et même si Hulk aurait sûrement trippé, après la visite aux Killing Fields, ça nous a semblé un peu paradoxal d’aller tirer à l’arme lourde juste pour le fun). Ca sera pour une prochaine fois…
Et histoire de bien profiter du festival, on va se caler sur le rooftop bar de l’hôtel à coté de notre guesthouse, avec un petit cocktail ! On voit la fin des courses de bateaux, et après avoir profité du coucher de soleil, le feu d’artifice démarre pour 30 belles minutes. Là on a le spot du siècle !
Et dès que le feu d’artifice est terminé, des barges illuminées descendent et remontent la rivière pour les spectateurs, aux couleurs des ministères du Cambodge (si si, le ministère de l’énergie a sa barque illuminée par exemple… hé oui, je vous rappelle qu’on est dans un royaume à tendance autoritaire quand même, donc un peu de self-pub ça fait pas de mal!)
Le lendemain, on décide d’aller découvrir le marché central de Phnom Penh , un gloubiboulga gigantesque de couleurs, d’odeurs, de bruits, de fruits et légumes aux formes biscornues, de produits de la mer vivants dans des bassines…
C’est assez fantastique, on aurait envie de tout toucher, tout goûter (enfin peut être pas tout…) ! On va boire un coup au Foreign Correspondents Club, repaire, à l’époque coloniale et jusqu’à la chute de Pol Pot, des journalistes occidentaux expatriés à Phnom Penh et qui a gardé tout son cachet, parquets et plafonds en bois, ouvert directement sur la rue et la rivière, avec des ventilateurs au plafond qui nous rafraîchissent paresseusement. On s’y croirait !
Et enfin, le moment que vous attendiez tous… Pour fêter notre dernière soirée au Cambodge, on décide d’accomplir notre challenge… Les insectes ! Gloups…
En promenant le long du fleuve, pas difficile de trouver des trucs dégueu à goûter. On choisit un stand, et là, il faut négocier pour acheter la plus petite dose possible de ces horreurs qui se vendent normalement par grosses poignées (euh, nous en faudra pas tant je crois…) Après réflexion, on opte pour les criquets et les larves de vers à soie (re-gloups…). A ce stand là, il n’y a pas les blattes géantes d’hier (j’avoue que je ne me suis pas sentie non plus le courage d’aller les retrouver…), tant pis 😉 Par contre il y a aussi des petits scarabées noirs et des foetus de poussins frits… Bon, je me dis que le fœtus de poussin frit y’a que de l’os et du cartilage, et ça reste du poulet, donc niet. Nous voilà repartis avec nos sachets de bestioles, qu’on va aller goûter courageusement à l’abri dans notre chambre. Voilà le résultat…
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